Bassett est un réalisateur inégal, mais qui a quelques bonnes choses à son compteur, notamment Salomon Kane. Ici, malheureusement ce n’est pas une réussite, et même si le premier épisode restait dans une certaine moyenne haute, le contraste avec ce second volet n’est pas à l’avantage de Bassett !
C’est à peu près un ratage sur toute la ligne. D’abord le casting est à des années lumières du premier film. Même si certains acteurs reviennent (Unger, Bean, notamment), leurs rôles n’ont pas plus de volume (et même moins), et les interprètes sont complètement mis de côté au profit de jeunes prometteurs qui, ici, ne promettent pas grand-chose ! Adelaide Clemens traverse le film un peu paumé, très loin de valoir Mitchell du premier film, mais elle arrive malgré tout à être supérieure à un Kit Harrington complètement égaré. Peu convaincants, on ne doit cependant pas leur jeter la pierre, car les acteurs plus confirmés que sont Carrie-Anne Moss et McDowell ne sont pas plus à la hauteur. McDowell est un total surjeu, il nous gratifie d’une apparition aux limites du ridicule !
Casting sans saveur donc, personnage guère plus approfondis que dans le 1 alors que c’est a minima ce que l’on attend d’une suite, Silent Hill Revelation est aussi un ratage sur les autres aspects où il était attendu. Faute d’un budget décent, on a nettement moins d’effets visuels, des décors peu spectaculaires et parfois décalqués du premier film, et surtout la mise en scène est lénifiante. Il suffit de voir le combat final pour se rendre compte que Bassett ne sait pas quoi faire, se contentant de reprendre (plagier ?) en beaucoup moins bon le travail de Christophe Gans. Reste quelques maquillages sympathiques qui rappelleront Hellraiser, et parfois, timidement, l’ambiance sombre et glauque que l’on espérait parvient à transparaître, mais c’est tout de même bien rare. La bande son est reprise là encore, et tant mieux, elle était un atout du premier film, et elle l’est encore plus ici !
Le scénario est toutefois ce qui sous-tend tout le film, et c’est un ratage. Le un ne faisait pas des miracles, certes, mais cette suite est calamiteuse. Embrouillée, sans relief, virant réellement au ridicule par moment (notamment dans son final), Gans avait eu l’intelligence de proposer une histoire limitée certes, mais simple et directe permettant d’être abordable par le plus grand nombre sans dénaturer le jeu. Là c’est un fouillis pas possible, et en plus c’est très longuet dans sa première partie, et le final ne convainc pas. Parfois j’ai eu le sentiment que Bassett essayait d’être didactique justement pour faire en sorte que le spectateur puisse comprendre certains tenants et aboutissants, mais en fait c’est encore moins clair après !
Pour ma part ce Silent Hill Revelation est un métrage qui m’a paru réellement faible. Il n’accroche pas, parvenant parfois à s’en tirer vaguement en décalquant le premier film, tout comme une contrefaçon peut parfois faire illusion si on ne regarde pas trop en profondeur. Mais finalement, à quoi bon voir la suite d’un film qui était à tous les niveaux supérieurs, surtout que l’on n’apprend rien de plus ? 1