Une entité inconnue d’une force colossale surgit dans l’espace de la Fédération et menace la terre. La mission de la dernière chance pour tenter de comprendre ce qu’elle est et tenter de stopper sa course inexorable est confiée à Kirk, devenu amiral entretemps, qui reprend à l’occasion les commandes de « son » USS Enterprise. Un scénario très classique de la Science Fiction, mais traité ici à la « Star Trek » pour la première fois au cinéma. Ce qui est inconnu ne se négocie pas forcément tous canons à plasma dehors sur une double rangée de dents. On tente de comprendre et connaître ce qui est inconnu, et les motivations de l’éventuelle conscience qui est derrière, établir un contact et rajouter à son encyclopédie galactique une nouvelle somme de connaissances. Star Trek est une utopie, celle d’un monde où les problèmes sont résolus dans le respect des formes de vie, de toutes les formes de vie, selon des standards éthiques extrêmement élevés. Et ce film ne déroge pas à la règle établie par la première série. Il en projette juste la portée encore plus haut et encore plus loin. -
Sur la genèse de ce film, on peut trouver, en français, toutes les ressources sur la toile en faisant fonctionner avec intelligence son moteur de recherche. Les premiers projets et scénarios, avortés puis repris, les négociations avec les acteurs dont Leonard Nimoy qui se sentait spolié de ses droits sur le merchandising jusqu’au projet final et sa réalisation après la sortie de Star Wars qui a relancé le goût du public pour la SF au sens large du terme. Même si Star Wars n’est pas vraiment de la SF, dans le fond, mais du « space fantasy ». Et si certains critiques ont écrit que ce Star Trek avait souffert de la comparaison avec Star Wars, on peut aussi penser qu’il a profité du soudain engouement du public pour ce genre spectaculaire un peu délaissé pendant les années 70. Et non seulement de ce goût mais aussi des avancées techniques dans le domaine du trucage, le film profitant au passage de l’expérience des studios spécialisés acquise lors de la réalisation du film de Lucas. -
Alors certes, depuis 2020, le film peut paraître parfois « pataud » dans la mise en scène de l’espace mais je me demande comment les films de 2020 seront perçus dans 40 ans par les gamins d’alors. Je trouve au contraire ce film encore très crédible, n’étaient le découpage et mise en perspective de certains premiers plans sur des matte paintings parfois. Mais c’est valable aussi pour Star Wars, du moins quand on le revoit dans son « jus » des origines et non pas retouché par la suite par les studios de Lucas lors des sorties ultérieures, au cinéma comme en VHS puis DVD et Blu-Ray. Et quelque part, on s’en fiche quand on est porté par le merveilleux car ce ne sont que des détails ici anecdotiques sur l'ensemble de la réalisation. -
Reste le « sense of wonder » de ce film, typique de la bonne SF. Et on en prend plein les yeux. A commencer par le tour du propriétaire avec Kirk et Scotty dans leur petite navette avant de monter à bord de l’USS Enterprise. Certains l’ont trouvé long ? Mais pas du tout ! Musique somptueuse et grandiose. Voici le vaisseau de haut bord dans son dock, brillant de tous ses hublots dans le noir profond de l’espace. Prêt à larguer les amarres pour l’inconnu. La réunion à nouveau de l’ancien équipage. Ah… Uhura… Dans sa pose hiératique de plus belle femme du monde… Retrouver leurs interactions, leurs tics, leurs efforts par dessus leurs caractères intrinsèques pour vivre ensemble dans un but commun et pour le bien commun. Puis lors de la longue odyssée de l’équipage au sein de l’immense « nuée » qui entoure le cœur de V’Ger. -
On a dit que les images alors se voulaient une resucée de 2001, A Space Odissey. Possible, certain même. C’est comme ça qu’on se figurait alors le merveilleux. Et qu’on se le figure toujours aussi. Rappelez vous. La SF c’est aussi et surtout du « sense of wonder » dans sa mise en scène. Kubrick en a juste posé les fondations pour les générations à venir. Comment poser ses couleurs sur la toile. -
Mais bien plus, c’est aussi la même thématique qui est abordée, en cette fin de décennie 1970 avec l’émergence dans notre quotidien de l’informatique. C’est la même histoire que celle de 2001, mais cette fois-ci plus grand public tout en restant de très grande qualité. C’est l’histoire de l’outil devenu tellement sophistiqué, qu’il dépasse sa vocation d’automate et sa programmation pour émerger à la conscience. 2001, Star Trek Motion Picture, Matrix… C’est dans le fond, la même thématique : celle de la machine qui devient consciente et doit coexister avec celui qui l’a « engendré et non pas créé »... -
Longue vie et prospérité.