Ce n'est pas réellement un film de cinéma tant Antoine de Maximy nous dépeint une certaine idée de l'Amérique loin d'être rose, loin des clichés du cinéma américain. Cinéma dont De Maximy cherche à se rapprocher en voulant à tout prix rencontrer des acteurs inaccessibles. Pour autant, c'est une facette de l'Amérique assez saisissante qu'il nous montre avec sa caméra. Le principe du documentaire, et des émissions de télé car à la base c'est une émission de télé, est de partir à la rencontre des gens tout simplement en espérant se faire inviter chez eux à dormir. Certains vont l'aider en lui prêtant un vélo ou en lui rafistolant une voiture, d'autres, à la mine patibulaire, pas forcément net net, lui fouteront carrément les jetons. Et au spectateur aussi tant le principe du film fait que l'on a l'impression d'être à ses côtés, tour à tour émerveillé, amusé, effrayé, par cette Amérique profonde, et ses américains moyens, dont le pouvoir de fascination est intacte mais que l'on sent gangrénée par le racisme, la violence et la pauvreté en témoigne le barbu à la fin obligé de vivre sur la plage. Un docu assez original, culotté, drôle, humain qui permet de découvrir les Etats-Unis dans leur ensemble sans bouger de son fauteuil et sans payer un billet d'avion.