Un bon film Disney de science-fiction, sympathique et divertissant. "La Montagne Ensorcelée" est un remake du film de 1975 "La Montagne Ensorcelée", lui-même objet de deux suites : un long-métrage sorti en 1978 sous le titre "Les Visiteurs d'un Autre Monde" et un téléfilm "Beyond Witch Mountain" proposé en 1982. Si la première reprend le casting original, la seconde est en fait le pilote d'une série télé qui n'a finalement jamais vu le jour et pour laquelle aucun des acteurs du film original n'avait été sollicité. Dans ce film, on suit le parcours de Jack Bruno, chauffeur de taxi à New-York, qui découvre deux enfants à l’arrière de sa voiture. Doués de pouvoirs paranormaux, Sara et son frère Seth viennent d’un autre monde et détiennent le secret qui sauvera leur planète et la nôtre. Pour l’aider dans cette course effrénée contre le temps, Jack entraîne avec lui une spécialiste des ovnis, le Dr. Alexandra Friedman, qui va découvrir en une nuit que ses théories sont justes… Ce film est lui-même basé sur un roman du même nom datant de 1968 signé Alexander Key. Les acteurs principaux sont Dwayne Johnson, qu’on a pu voir dans "Agents presque secrets" (2016), Anna Sophia Robb, qu’on a pu voir dans "Soul Surfer" (2011), et Carla Gugino. "La Montagne Ensorcelée" est, à n'en pas douter, bien plus réussi que son film de référence remontant à 1975. Son budget, particulièrement conséquent, autorise en effet des scènes époustouflantes. Entre les courses-poursuites à foison, les effets spéciaux dantesques et les destructions en tout genre sans oublier le choix de Las Vegas pour terrain de jeu et un rythme effréné, le spectateur ne sait plus où donner de la tête et en prend plein les yeux ! Le public des années 2000 ne se contente plus, il est vrai, de quelques objets qui volent et d'une soucoupe en fin de film (comme c'est le cas dans la version de 1975) pour être impressionné. Et c'est heureux au regard du show pyrotechnique livré et du punch incroyable donné au récit, haletant de bout en bout. Pour cela, ce film s'éloigne quelque peu de l'histoire originale, elle-même basée sur le livre d'Alexander Key, "Escape to Witch Mountain". Il n'est plus, en effet, ici question d'orphelinat ni d'adoption par un milliardaire avide du pouvoir des deux enfants. Ces derniers restent bien des extra-terrestres mais ce n'est autre que le gouvernement américain qui entend les disséquer tandis qu'ils tentent parallèlement d'échapper à un tueur venu de leur propre planète. En outre, ils ont désormais une mission sur terre alors que dans les années 70, ils ne cherchaient qu'à rentrer chez eux ! Dans le même acabit, la personne qui les prend en charge n'est plus un vieil homme anéanti par le décès de sa femme, mais bien un ancien malfrat repenti, reconverti en chauffeur de taxi. L'attention du film s'est ainsi déplacée sur le trio qu'il forme avec les enfants auquel vient en cours de récit s'adjoindre un animal et une jeune femme; le mystère s'éclaircissant au fur et à mesure de l'histoire, tenant en haleine le spectateur à grands coups de scènes plus spectaculaires les unes que les autres... Le récit est d'ailleurs servi par un casting dynamique à souhait. Le chauffeur de taxi, Jack Bruno, est ainsi interprété par Dwayne Johnson, dit The Rock, connu chez Disney pour avoir campé en 2007 "Maxi Papa". Il endosse ici un personnage proche de son image habituelle. Assurément convaincant, il est tout à la fois robuste, drôle, bourrin et attentionné pour son prochain. Il constitue à l'évidence la bonne surprise du long-métrage. Sara et Seth sont joués respectivement par Anna Sophia Robb et Alexander Ludwig. Si le jeune garçon signe là son premier rôle pour Disney, la jeune fille, elle, a déjà livré pour le label une magnifique prestation dans le film "Le Secret de Térabithia". Ils campent des enfants mystérieux à souhait distillant leur part de secret et d'assurance avec une vraie réussite; la scène où Seth stoppe une voiture lancée à leur poursuite est tout simplement jouissive. Le personnage du Dr. Alex Friedman, assumé par Carla Gugino, est sans doute le rôle qui n'apporte pas grand-chose au récit mais dont la justification (Disney oblige !) se retrouve dans l'obligation d'offrir au rude Jack Bruno un pendant féminin, histoire de contenter un public familial. Ses interventions restent néanmoins soignées et contribuent à apporter au film un second degré salutaire, notamment quand il s'agit de railler les participants aux conventions et autres conférences sur les ovnis. Si sa réalisation et son casting sont à l'évidence ses points forts, "La Montagne Ensorcelée" n'est pour autant pas exempt de défauts. Quelques scènes sont en effet cousues de fil blanc à l'excès mais le récit ne connaît aucun temps mort malgré des scènes d'affrontements époustouflantes. Le réflexe qu’on a souvent, c’est de se dire "c’est un Disney, donc c’est pour les enfants". Ce n’est pas forcément faux, c’est effectivement un film que l’on peut regarder sans soucis en famille. Mais tout le monde peut en tirer de la satisfaction et y voir un bon divertissement. L’histoire proposée par "La Montagne Ensorcelée" est plaisante, tout en étant basique. Une nuance est quand même à porter aux crédits du scénariste, les extraterrestres sont sympathiques, représentés ici par deux enfants, un frère et sa sœur, deux jolies têtes blondes qui amènent une touche d’humour par leur manière de parler. Les méchants, ici, ce sont les agents gouvernementaux, qui ne voient qu’une menace, et des intérêts scientifiques et militaires, comme c’est souvent le cas dans les productions hollywoodiennes. Dans cette approche, que l’on peut voir comme une forme de critique du mode de pensée américain, le trait est fortement grossi par les clichés typiques de ce genre de productions. L’intrigue s’articule vers ce qui avait déjà été fortement développé par le film "E.T. l‘extra-terrestre" (1982) de Steven Spielberg, c’est-à-dire la volonté pour ces visiteurs venus d’ailleurs de retourner chez eux. Dans "La Montagne Ensorcelée", il leur faut récupérer leur moyen de locomotion, c’est-à-dire leur soucoupe spatiale. Cette dernière a été récupérée par des agents du gouvernement et placée dans une base secrète au cœur de la montagne, pour y être étudiée. Rien de fondamentalement nouveau, et rien d’innovateur non plus, dans ce long-métrage. Par contre, la photographie est bien réalisée et la mise en scène est plutôt dynamique. Les personnages sont super attachants, les deux adolescents Seth et Sara sont vraiment sympathiques et ont une belle relation fraternelle très touchante, et le développement de leur relation avec Jack Bruno est touchante et belle (surtout avec Seth qui au départ se méfie de Jack qu'il considère comme profondément égoïste comme tous les êtres humains mais qui au final réalisera son erreur de jugement sur lui). En parlant de Jack, ce dernier apporte également une pointe d’humour de par ses réactions. Les effets spéciaux sont quant à eux particulièrement bien soignés, à l’image de la scène où Seth use de son pouvoir de contrôler la densité de ses molécules pour détruire un 4×4 lancé contre lui, en opposant simplement son corps. Ciarán Hinds interprète Henry Burke, le leader du projet Moon Dust. L’acteur offre un personnage sarcastique et peu scrupuleux qui est beaucoup trop caricatural à mon goût. En revanche, la relation entre Alex et Jack est assez superficielle et n'apporte pas grand-chose au film. En conclusion, "La Montagne Ensorcelée" est un bon film d’aventure qui peut pleinement se regarder en famille, ce qui reste toujours agréable. L’histoire est plaisante tout en étant basique. L’intrigue laisse suffisamment de place à l’action pour que le long-métrage soit dynamique. La photographie est soignée, tout comme les décors du film sont vraiment agréables, tout comme la bande originale du film. L’ensemble offre donc un bon divertissement facilement recommandable, et il convient de ne pas le négliger, car c'est vraiment un bon Disney, fun, touchant et bien interprété, avec beaucoup d'action, de péripéties, de mystères et d'humour !