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PhilippeToile
44 abonnés
740 critiques
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4,0
Publiée le 8 novembre 2008
Cruelle, drolatique, sinistre et cynique, cette fable moderne est aussi surprenante qu’originale. Une famille sans histoire, qui vit au bord d’une autoroute désaffectée, voit tout son équilibre basculer lorsque celle-ci est remise en service. Accepter la nuisance ou partir, est l’alternative esquivée. Mais l’enfermement mène au bord de la folie. Le premier film d’Usula Meier révèle un talent à suivre.
Un film un peu bancal : le scénario tient relativement debout, l'action est relativement lente... Il n'y a pas justement de vrai action même si plusieurs péripéties rythment le film. Pas vraiment de fin convaincante.. bref, entre les acteurs qui n'actent pas, l'action avec peu d'action et la fin qui n'est pas une fin, seul le scénario ,le jeu d'acteur et les décors rattrapent le drame !
Film déroutant d’une réalisatrice suisse qui explique fort bien dans les bonus du DVD ses motivations en compagnie de sa responsable de la photographie (Agnès Godard). Le film est clairement scindé en deux parties bien distinctes. Une première qui nous montre une pseudo image du bonheur familial en marge de la société de consommation mais tout à proximité de ce qui en constitue un des plus beaux fleurons, une portion d’autoroute inachevée. Dans cette joie de vivre extravertie on sent une fêlure qui pourrait bien venir de la mère qui semble recueillir l’attention fébrile de tous les autres membres de la fratrie. L’équilibre semble donc précaire et menacé par la mise en fonction de l’autoroute. Enfin le grand mal arrive et la famille plutôt que de se résigner au départ qui semble la solution la plus raisonnable choisit une impossible adaptation. Face à l’envahisseur chacun réagit à sa manière. Mise à part la fille aînée qui choisit la fuite tout le monde se regroupe autour de la mère dont on comprend qu’elle ne pourra pas s’adapter ailleurs. Dans une démarche jusqu’au-boutiste les 4 membres restants finissent par se murer (au sens propre) dans leur maison comme dans un sarcophage, prêts au sacrifice ultime. C’est la mère qui dans un éclair de lucidité et d’instinct maternel délivrera sa progéniture et son mari transi d’amour. Le film peut être vu comme une fable écologiste qui résume de manière simple où ont conduit l’homme plus de 150 ans de développement industriel.
un film irréel et original ! le couple Isabelle huppert/Olivier Gourmet est au top et le jeune garçon Kacey Mottet est incroyable ... un film complètement décalé avec une histoire sordide : une famille installée dans une maison près d'une autoroute inachevée, et une mère visiblement perturbée... et puis la vie dérape avec la mise en service de ce tronçon. J'ai beaucoup aimé la façon de filmer de cette réalisatrice : de belles images. Un film drôle, mystèrieux, décalé, à certain moment pesant. A voir si vous avez envie de découvrir un autre cinéma ! une atmosphère pesante
Home est une formidable découverte d'abord d'une réalisatrice Ursula Meier, d'un sujet comment l'ouverture d'une autoroute détruit une famille. Vraiment allez y et vous verrez...
L'histoire d'une maison, près de la fontaine, qui sent bon le bitume et l'adversité. Il ne faut pas prendre ce film comme une histoire, mais comme un conte, attention, un conte pour adulte, vue la nudité générale et les comportements un peu limite des parents avec leur marmaille. 68 a mal vieilli en ce qui concerne la mixité adultes enfants post pubères. Ce n'est pas non plus un conte drôle ou gentil, ça se passe mal, ça se finit pas si bien que ça, c'est un conte sur la famille comme entité dangereuse et liberticide parce que cocon facile quand il ne reste rien ou que l'inconnu fait peur. C'est justement l'idée invraisemblable de départ et son traitement raisonné qui fait passer le propos très dur sur l'immaturité des parents en manque de repères, et c'est la plus belle réussite de ce film original, assez beau, presque fascinant. Néanmoins, ça reste un film d'auteur, un peu long, pas destiné à tous les publics, loin de là. Pour un premier coup d'essai, c'est presque un coup de maître, sans doute grâce aux excellents acteurs, très à l'aise, et même plus dans cet exercice de style. Mention spéciale à Olivier Gourmet, méconnaissable en « vieux » premier, c'est sûrement celui qui s'est le plus éclaté sur le tournage et c'est un vrai plaisir pour tous. l'exceptionnelle Isabelle Huppert est comme d'habitude à l'aise sinon naturelle dans ce type de rôle de déjantée douce. Heureusement que Chabrol lui a offert un personnage « normal » il n'y a pas longtemps, sinon, on croirait à un enfermement volontaire. Le petit gars est quant à lui très rafraichissant. Dans tous les cas, un vrai film original à voir.
Partant d'une situation absurde (une maison plantée au bord d'une bretelle d'autoroute inutilisée), Ursula Meier réalise avec Home un survival particulièrement original. Il s'agit en effet de survie, celle d'une famille quasiment coupée du monde (plutôt volontairement) qui va tout faire pour maintenir son équilibre quoiqu'il arrive. On démarre donc dans une ambiance légère et ensoleillée. Entre la mère aimante et névrosée, le père chef de meute, la fille aînée oisive, la seconde complexée et matheuse, et le benjamin joueur, le sentiment d'appartenance à une tribu est évident. Au bord de la route déserte, on clope, on partage la salle de bains, on s'amuse, on mange. La journée est rythmée par le départ et le retour du père au travail et des enfants à l'école, la mère et la fille aînée passant tout leur temps dans la maison, et surtout dehors, entre lessives et séances de bronzage. On sent bien que l'ouverture imminente de la portion d'autoroute va changer la donne, mais on ne sait pas de quelle manière. Le grand talent du film est de nous faire glisser progressivement d'une situation quasi idyllique (on est là dans une utopie rafraîchissante) à une sensation d'enfermement insupportable. Le malaise va gagner de manière différente tous les membres de la tribu, l'une ne voulant pas quitter les lieux, l'autre obsédée par le Co2, etc. Il s'agit alors de sauver sa peau et celle des autres membres de la famille. Remarquablement filmé et mis en lumière, subtilement écrit, magnifiquement interprété (Huppert toujours parfaite en mère borderline, Gourmet sobre et touchant, Adélaïde Leroux excellente et le jeune Kacey Mottet formidable de naturel), Home oscille entre comédie burlesque à la Tati et drame flippé genre Bug avec une aisance et une maîtrise rares pour un premier film. Ici rien n'est appuyé, le discours n'est jamais pesant, et si le propos appelle un questionnement sur le monde actuel, ce n'est pas de manière didactique. Un premier film original et enthousiasmant
Bien que nous sentions un drame caché dans cette famille de bonne humeur en train de jouer au hockey, nous rions bien à plusieurs reprises. Puis la merveilleuse Isabelle Huppert en "vieille" poupées Barvie perd pieds, se fèle doucement. Film angoissant qui nous fait réfléchir sur le choix que nous avons (pas) dans ce monde toujours rattrapé par le bruit et la vitesse et où nous nous sentons en permanence traqués, espionnés.Parano? non réaliste.
Sur le papier, comme sur la bande annonce, le projet a tout de la bonne idée. Ajoutant à cela Huppert et Gourmet, cela devrait faire un film formidable.. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Comme souvent, la bande annonce contient le meilleur du film à elle seule. La bonne idée n'est pas ou mal développée et le film devient vaguement ennuyeux, malgré le talent de ses interprêtes.
Et ben j'ai été très déçu! Je m'attendais réellement à être emballé par ce film au regard de la presse et de ce que j'avais pu en lire. C'est ce que je ressentais au début où j'étais totalement transporté par la mise en scène, le jeu formidable des acteurs et la superbe lumière du film. Il y avait quelque chose d'animal, de charnel dans les rapports qu'entretenaient tous les membres de cette famille. Mais le dispositif finit par tourner totalement en rond. Et le dernier tiers du film est pour moi catastrophique. Je n'ai pas adhéré une seconde, ça fait catalogue de situations montrées les unes après les autres du basculement vers le huis clos. On sent plus qu'autre chose la volonté d'aller quelque part, mais ce quelque part, on n'y croit pas du tout. Comme si l'auteur ne savait pas comment finir finalement...Et ça finit par s'étirer. Dommage, la première moitié du film est formidable
Un décor étonnant, presque surréaliste. Une famille en marge, qui n'en finit plus de s'isoler du monde. Un sentiment de paranoïa grandissant, jusqu'à l'absurde, jusqu'à la folie collective, sous l'impulsion d'une mère borderline. Ce glissement progressif, cette lente plongée dans les névroses familiales, Ursula Meier les exécute avec un art très maîtrisé de l'étrangeté. Belle exploitation graphique des espaces (extérieurs et intérieurs), jeux de lignes, de couleurs, de matières, travail du son... Visiblement très inspirée, la réalisatrice développe ainsi tout un faisceau d'interactions entre environnement physique et espace mental. Elle laisse le champ libre à diverses interprétations psychologiques ou psychanalytiques autour des représentations de la maison et de la famille (refuge et prison), dans une société présentée comme agressive, où la communication semble véhiculer une menace, où la tentation du repli répond à un besoin de protection. Déroutant, ce road-movie immobile est également assez fascinant.
Film sympathique au scénario original quoiqu'un peu invraissemblable.Une famille un peu décalée vivant au bord d'une autoroute sombre dans le desespoir et frise la folie, dépassée par l'insupportable pollution de tous aordres engendrée par la circulation . La première partie avant l'ouverture de l'autoroute est agréable et bien enlevée ; elle aurait pu être un peu plus longue car la suite qui installe un malaise qui va crescendo se termine un peu en queue de poisson. Le film aurait très bien pu se terminer àprès le retour de la grande soeur qui constate que la maison est murée et repart...
Point de départ original que cette famille installée en bordure d'une autoroute dont les travaux sont au point mort. Le huis clos s'essouffle cependant et les personnages évoluent peu au cours du film. Intéressant mais pas captivant.