Power Rangers est un sentai dont la première saison "Mighty Morphin" fut diffusée au Club Dorothée début 1994. Cinq héros de couleurs différentes devaient s'entraider grâce à leurs supers pouvoirs pour battre une créature maléfique envoyée sur Terre. Sur un épisode de vingt-cinq minutes, ça passait. Pourtant, c'était à chaque fois la même chose. Scène de comédie à Angel Grove. Bagarre avec le monstre et ses sous-fifres. Le monstre devient géant. Apparition du Megazord. Le monstre meurt. Scène de comédie à Angel Grove avec blague et/ou morale finale. Comme c'était à chaque fois le même schéma, on pouvait regarder les épisodes dans n'importe quel ordre. Dès lors, pourquoi un film ? Comme la série avait énormément de succès, la Fox a voulu tirer sur la corde. Mais un film d'une heure trente, c'est l'équivalent de quatre épisodes. Et le remplissage se fait sentir. Les Power Rangers font du saut en parachute. Les Power Rangers se baladent en forêt. On se croirait dans des albums de Martine. Quand ils se battent, ce n'est pas mieux. Les bagarres sont interminables. Chaque coup est commenté par un des Rangers qui va sortir un jeu de mot digne d'une blague du courrier des lecteurs de Mickey Parade. En plus, c'est marrant mais ils disent que leur identité doit rester secrète alors qu'ils sont toujours fourrés ensemble, habillés de la même couleur que quand ils sont transformés et que chaque empoignade contre un monstre se termine par la destruction de la moitié de la ville. Comme discrétion, j'ai vu mieux. Tiens, s'il y en a un qui est discret, c'est le Ranger rouge. Normalement, il est censé être le leader de l'équipe vu que c'est le plus fort. Celui qui a la lourde tâche de remplacer Austin St. John est transparent et ne doit avoir que trois répliques en tout et pour tout. Un figurant aurait très bien pu faire l'affaire. L'absence de St. John, de Walter Jones (le Ranger noir) et de Thuy Trang (la Ranger jaune) évincés pour de stupides histoires d'argent se fait cruellement sentir. En fait, c'est Kimberly qui prend les commandes involontairement. Comme c'est la seule à jouer potablement, c'est plus par élimination. Car tout le monde semble avoir démissionné. Y compris le créateur des effets spéciaux qui réussit l'exploit de faire moins bien que la série. Et qu'on ne me dise pas : "oui, mais tu comprends, ça date de 1995, faut comparer ce qui est comparable". En 1995, étaient déjà sortis Jurassic Park, Terminator 2, Stargate. Je ne leur demandais pas de se hisser à la hauteur de ces pointures. Mais au moins de livrer un combat final moins pourri. En réalité, le but n'était pas de faire un bon film pour faire plaisir aux fans. C'était juste pour leur faire cracher encore un peu plus de pognon et continuer à vendre toujours plus de jouet et de cassettes vidéos.