Il y a quelque temps, j'ai découvert "The girl next door" par hasard, pensant tomber sur la comédie du même nom. Aujourd'hui, j'ai découvert "An american crime" et j'ai revu ensuite "The girl next door". Je pense que ses deux films se complètent bien, car chacun d'eux à des défauts et des qualités, des absences de choses qui sont présentes dans l'autre film. "An american crime" est une histoire basée sur des faits réels et utilisant les vrais noms, alors que "The girl next door" est basé sur le roman de Jake Ketchum qui à l'origine, est basé sur l'histoire vraie de Sylvia Lickens. Dans The girl next door, les noms sont fictifs, il y a une différence dans les dates et lieux, même si'l y a quelques similarités. La différence principale réside dans le fait que "The girl next door" est un film hautement sadique et choquant, contrairement à "An american crime" où la violence des faits est malheureusement beaucoup moins montrée (même si elle l'est, bien entendu).
Dans "The girl next door", il est question de torture mais aussi de viols, et le point fort du film est qu'il est aussi grandement émouvant car il met en scène la relation entre "Meg", la fille torturée, et "David", personnage qu'on apprécie mais qu'on a du mal à comprendre à la fin du fait de sa lâcheté, il a envie de parler à plusieurs reprises durant le film mais finit par abandonner, laissant finalement Meg à son terrible sort.. Catherine Keener, qui joue le rôle de Gertrude Baniszewski dans "American crime", est beaucoup trop docile, c'est limite si on ne voit pas de la gentillesse dans son regard, elle n'est pas très crédible, contrairement à "Blanche Baker" qui interprète le même rôle et dont le regard est vide, intimidant, dur et perçant. Catherine Keener est une actrice que j'apprécie mais je pense que le rôle n'était pas pour elle. Quant à Blythe Auffart (Meg), et Ellen Page (Sylvia), elles m'ont toutes deux convaincu. Une différence non négligeable également, c'est que dans "The girl next door", la tortionnaire est la tante de Meg, ce qui est pire.. Dans "American crime", ses parents la laissent à une mère du quartier pour partir travailler, et plus loin dans le film on a droit à cette scène touchante : Sylvia Lickens qui retrouve ses parents. La vérité est qu'elle a arrêté de respirer sur le sol et que ce n'était qu'un "rêve".. Le mot "rêve" est d'ailleurs cité dans "The girl next door, quant Meg, agonisante, à la fin, dit ses derniers mots à David "J'ai tout de suite su que tu étais un rêve pour moi, je fais plein de rêves et ils s'envolent, je vais m'en sortir, je t'aime David". C'est une scène très poignante, qui m'a fait verser quelques larmes la première fois que je l'ai vu. Après la mort de Meg, on voit David, des années plus tard, devant le dessin que lui avait fait Meg, partageant ses remords avec nous. Dans "American crime", c'est Sylvia Lickens elle-même qui est l'auteur de la voix off qu'on entend, et certaines de ses répliques sont poignantes : "Elle m'avait sacrifié pour protéger ses enfants. Et maintenant elle les sacrifiait pour se protéger elle-même"."En toute chose, Dieu a un plan. En ce qui me concerne, j'en suis encore à me demander quel était son plan". La grande qualité dans "American crime" est que l'histoire ne s'arrête pas au moment où Sylvia Lickens meurt. Le film nous est raconté alors que le procès de l'affaire est en cours. On entend alors à la barre les enfants, qui sont restés sans bouger, n'ont prévenu personne, et Gertrude, qui ne se rend pas du tout compte de la gravité de ses actes.
Enfin voilà, je ne suis pas déçue d'avoir regardé "The girl next door" en premier. Il est si choquant qu'il faut commencer par celui là. Et ensuite, pour connaître les détails non présents dans celui-ci, regarder "An american crime" qui est davantage centré sur le "pourquoi du comment", sur le caractère sociopathe de Gertrude. C'est débile d'en préférer un. Il suffit de se rendre compte des qualités de chacun d'eux pour tous les deux les apprécier, car ces deux films se complètent. Quoi qu'il est difficile "d'apprécier" ce genre de film, à moins d'être soi même un sadique. On reconnaît juste la qualité de la réalisation.. En tout cas, "The girl next door" reste pour l'instant l'un des trois films qui m'a le plus choqué, même si bien évidemment il m'a moins choqué lors du second visionnage, vu que j'avais déjà vu les images.. Ceci dit, c'est toujours aussi dur de regarder des scènes de torture... Ces deux films m'ont fait ressentir de la colère, de la tristesse, de l'effroi, et surtout de l'empathie envers la victime ! Quand on pense que c'est tiré de faits réels, ça fait froid dans le dos !