C’est encore un nouveau réalisateur qui vient signer la poursuite de l’œuvre de Jigsaw, le détective Hoffman ayant réussi à avoir la peau de l’agent spécial Peter Strahm. Souvenez-vous, celui-ci n’a pas tenu compte des règles jigsawiennes tout juste édictées, dans la plus pure tradition du Tueur au puzzle, simplement parce qu’il s’est cru plus malin ! Erreur fatale !! L’inconvénient de ce nouvel épisode est qu’on ne voit pas bien comment tout cela va se finir, puisque le promu lieutenant s’impose désormais comme le légataire de l’héritage du Tueur au puzzle (enfin, c'est ce que dit le synopsis). A vrai dire, cette affaire prend l’air d’une histoire sans fin car plus personne ne semble représenter un quelconque danger pour Hoffman. Il fallait donc bien un 6ème épisode pour redonner la place qui revient aux principaux protagonistes, d’autant plus que l’ex-femme de John Kramer a reçu une mystérieuse boîte de son défunt mari par le biais de leur notaire ("Saw V"). Ce dernier a eu beau poser la question, nous ignorons totalement ce que cette foutue boîte contient ! Nous ne doutons pas que John Kramer avait tout prévu pour que son œuvre visant à amener ses victimes sur le chemin d’une nécessaire remise en question en vue d’une réhabilitation soit complète et parfaitement achevée. C'eût été une injure à sa capacité de prévoir toutes les réactions de l'esprit humain. Mais qui en contient les clés ? Hoffman, qui semble désormais intouchable ? Ou l’énigmatique Jill Tuck avec cette mystérieuse boîte ? Ou tout simplement le docteur Lawrence Gordon, dont nous n'avons plus aucune nouvelle depuis l'épilogue de "Saw" 1er du nom ? Quoiqu’il en soit, le ou la légataire de l’œuvre seront-ils dignes de l’intelligence de Jigsaw ? Un indice : l’enregistrement audio retrouvé dans la poche stomacale de John Kramer ("Saw IV")… Peut-on s’approprier l’œuvre de Jigsaw et manquer impunément de respect à la remarquable intelligence de Jigsaw ? Mais avant, il faut que vous sachiez que la réalisation de Kevin Greutert n’est pas aussi léchée que celle de James Wan ou de Darren Lynn Bousman. Elle est même très proche de celle que David Hackl avait signée à l’occasion du cinquième numéro : très classique, très simple. A la différence près que Kevin Greutert a intégré quelques petits effets de style que nous remarquerons dès la première scène avec cette image tremblante, comme si nous nous réveillions en même temps que la première victime qui nous est présentée. Nous avons aussi quelques belles transitions, mais le plus important est que nous conservons toujours cette même esthétique visuelle et cette atmosphère, définitivement marques de fabrique de la saga. Techniquement, il y a du mieux par rapport au 5, mais la tension redescend d’un cran, alors qu’il aurait dû être du même niveau puisque l’histoire se focalise davantage sur Hoffman et Jill Tuck (mais de façon très différente), dont l’évolution n’est permise qu’à travers de nouveaux jeux, de qualité inférieure (en tout cas moins gores, sauf pour celui du tourniquet). Autant on pouvait avoir une certaine empathie pour Jigsaw et comprendre les raisons de sa démarche, de même qu'adhérer à fond aux recherches de Strahm ou de l’inspecteur chef Tapp, autant on rêve de voir Hoffman subir le même sort que les nombreuses victimes, voire pire ! Quelqu’un va-t-il enfin s’occuper du sort de de détective dénué de tout sentiment ? On en rêve crénom de Zeus !! Ben si vous êtes comme moi, et que vous êtes complètement convaincu par le côté thriller psychologique qui ne ménage pas les neurones, vous ne saurez pas résister au visionnage de ce sixième épisode, dont on voir venir plus ou moins la fin. A vous de voir…