Un véritable retour aux sources !
Kevin Greutert est un jeune réalisateur qui signe, avec Saw 6, son premier film. Jusque là chef monteur de la saga depuis le premier opus, il doit désormais faire ses preuves alors que son compère David Hackl n'avait pas séduit la production avec son Saw 5 jugé trop faible. Alors premier film réussit ou bien suite encore médiocre ?
Titré comme un retour aux sources, cet opus met la barre très haut après deux opus pas très inspirés. Retour au jeu classique par progression où un personnage principal avance, pas-à-pas, dans un autre jeu sordide de Jigsaw. Comme pour Saw 3, on retrouve le jeu avec une personne qui doit choisir entre la vie et la mort des victimes qu'il croise durant son parcours. Cet opus joue également sur une intrigue double, comme pour les opus précédent : le jeu entre Jill (la compagne de Jigsaw) et Hoffman (le disciple de Jigsaw) ainsi que le jeu entre Hoffman et sa victime. On retrouve les mêmes valeurs propres à Jigsaw, c'est-à-dire, le mérite de la vie, la culpabilité, le remord, la souffrance et surtout la vengeance qui est décidément au cœur même de cet opus. Pour les pièges imaginés dans ce film, on a le droit à des pièges clés destinées à faire avancer le personnage dans sa quête de réponses. Là où automates riment avec mort assurée, le film met en avant des tortures et pièges malsains qui marquent par leurs réalismes. Mention particulière au piège du tourniquet qui est diaboliquement tordu ! Les intrigues se mêlent afin de former un opus complexe et rondement bien organisé. Comme toujours, les séquences chocs s'enchainent sans problèmes et mettent en avant des morts gores. Enfin, on écope d'une conclusion dans la lignée des autres opus avec un retournement de situation inattendu et bien amorcé. On se rend compte qu'il existait un double jeu dans cet opus, un argument supplémentaire pour le placer en haut du tableau des meilleures suites de la franchise.
Les acteurs sélectionnés pour cet opus sont toujours aussi convaincants. Ainsi, on retrouve Tobin Bell pour la sixième fois. Ce fameux Jisgaw, le tueur au puzzle qui, malgré le fait qu'il soit mort, revient lors de plusieurs flashback pour effectuer plusieurs liens dans l'histoire. Comme pour l'opus précédent, on découvre plus de secrets sur le personnage du tueur au puzzle. On en apprend beaucoup sur son jeu et le destin qu'il réserve à ses participants depuis le premier opus. Le ténébreux agent Hoffman (interprété à merveille par Costas Mandylor) doit tout faire pour dissiper les doutes alors que les agents spéciaux se rapprochent de plus en plus de lui. La concubine de Jigsaw, Jill, interprétée à la perfection par Betsy Russell gagne de plus en plus d'importance. Désormais, elle est en guerre contre Hoffman qui se veut comme le seul héritier de Jigsaw. Une sous intrigue intéressante qui aboutit à une conclusion épique. Les autres acteurs sélectionné pour le massacre sont tous très bon et à l'aise mais n'arrivent pas à la cheville du trio présenté ci-dessus.
La réalisation est, encore une fois, à la hauteur de la réputation de la saga. Avec des moyens plus importants que par le passé (11 millions de $ de budget) le film arrive à instaurer un climat très réaliste et encore plus malsain. Les décors suintent la crasse et l'atmosphère est plus pesante grâce à des environnements aux couleurs cramoisies. Cet opus est très violent et mise sur des pièges ingénieux qui vont retourner leurs victimes afin de les forcer à effectuer le bon choix. Les séquences chocs s'enchainent, les nombreuses effusions de sang sont crédibles, le réalisme est très saisissant tant on se laisse prendre facilement au jeu.
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Les + : le côté thriller, twist final, les acteurs, la réalisation, le retour aux origines du jeu
Les - : trop court (moins d'1h30
Note : 14 / 20
Saw 6 parvient a hisser la franchise vers le haut grâce à un ingénieux retour aux sources. Cette fois-ci, l'histoire révèle son lot de surprises et de séquences clés pour comprendre au mieux l'intrigue principale. On se prend littéralement au jeu des intrigues qui se mêlent avec des sous-intrigues pour former un opus complexe et intelligent. Les acteurs sont toujours aussi bons dans leurs personnages respectifs, tout comme la réalisation qui maintient le niveau de réalisme de la franchise. Un opus clé à ne pas manquer !