Une suite pas transcendante.
Papa de trois opus, Darren Lynn Bousman passe la main à son chef décorateur David Hackl qui doit poursuivre l'œuvre de Jigsaw. Passer après un autre réalisateur n'est pas chose facile, mais passer après le 4ème opus pas folichon devrait lui faciliter la tache.
Saw IV avait la lourde tache de relancer la saga après une trilogie épique et bourrée de retentissements. Désormais, la saga rempile pour une cinquième aventure horrifique chez notre ami Jigsaw et ses disciples. Nouveau film, nouvelles règles, nouveaux jeux, nouveaux personnages. On retrouve tous nos personnages habituels aux mains avec les jeux sordides imaginés par Jigsaw et ses disciples. Le nouveau criminel, l'agent spécial Hoffman, désire continuer l'œuvre de son maitre en s'imposant sur la scène du crime. Cet opus revient plus ou moins à la recette qui faisait le succès des trois premiers épisodes : c'est-à-dire des doubles intrigues où l'on suit d'un côté les victimes essayant de résoudre les jeux sordides du tueur et, de l'autre côté, des policiers qui se rapprochent de plus en plus d'Hoffman. Le personnage de Jill, la femme de Jigsaw, a un rôle de plus en plus important dans cet opus. Certes c'est du réchauffé, certes on s'ennuie par moment, certes on aurait aimé avoir plus de nouveautés, mais l'histoire est déjà plus prenante que dans Saw IV. Le film est, toujours, arrosé de bon nombres de flash-back afin de nous donner quelques informations supplémentaires sur Jigsaw et ses disciples. Maintenant on commence à explorer l'histoire d'Hoffman et l'on comprend mieux ses motivations. On en apprend pas mal sur lui, mais aussi sur les pièces du puzzle manquantes pour comprendre les opus précédents. On retrouve les mêmes valeurs propres à Jigsaw, c'est-à-dire, le mérite de la vie, la culpabilité, le remord, la souffrance ou encore la vengeance. Gros point positif par rapport à l'opus précédent, Saw V propose des pièges originaux et met en avant des thèmes jusque là non abordés dans le reste de la saga.
Les acteurs sélectionnés pour cet opus sont toujours aussi convaincants. Ainsi, on retrouve Tobin Bell pour la cinquième fois. Ce fameux Jisgaw, le tueur au puzzle qui, malgré le fait qu'il soit mort, revient lors de plusieurs flashback pour effectuer plusieurs liens dans l'histoire. Comme pour l'opus précédent, on découvre plus de secrets sur le personnage du tueur au puzzle. Certes son personnage est mort dans le 3, mais on apprend quand même quelques éléments sur lui notamment ce qui l'a poussé à devenir ce qu'il est. On découvre également de nouveaux personnages comme l'agent spécial Strahm qui veut tout faire pour trouver les coupables. Ou encore son collègue, le ténébreux agent Hoffman (interprété à merveille par Costas Mandylor) qui se révèle être un disciple de Jigsaw et qui doit tout faire pour dissiper les doutes. Cet opus met aussi en avant la concubine de Jigsaw, Jill, interprétée à la perfection par Betsy Russell, qui va avoir un rôle de plus en plus important au fil du film.
La réalisation est, encore une fois, à la hauteur de la réputation de la saga. Avec des moyens plus importants que par le passé (11 millions de $ de budget) le film arrive à instaurer un climat très réaliste et encore plus malsain. Les décors suintent la crasse et l'atmosphère est plus pesante grâce à des environnements aux couleurs cramoisies. Les séquences chocs s'enchainent, les nombreuses effusions de sang sont crédibles, le réalisme est très saisissant tant on se laisse prendre facilement au jeu. Et comment oublier la bande son qui, encore une fois, joue sur le stress et le suspens.
______________________________________________________________
Les + : le côté thriller, twist final, les acteurs, la réalisation
Les - : l'histoire bien que mieux que le 4ème opus, trop court
Note : 11 / 20
Saw V remet la franchise sur le droit chemin, mais la route est encore longue avant de retrouver le niveau de la trilogie ! Cependant, force est de constater que cet opus met en avant de nouveaux personnages au sein d'une nouvelle histoire plus prenante que par le passé. On retrouve la recette qui fait fureur à la saga (horreur, thriller, twist final), le tout avec nos mêmes personnages évoluant dans un cadre toujours aussi sombre et malsains. Pas exceptionnel, mais faisant partie intégrante du puzzle de Jigsaw, cet opus s'apparente plus à une transition qu'à un véritable coup de fouet à la franchise.