Magnifique, poignant, mais surtout très agréable à regarder. Pourtant ce n’était pas gagné d’avance, le scénario est très complexe et comprend plusieurs histoires à la fois intriquées et en parallèle, un peu à la manière de Donnie Darko ou Source Code. D’autant plus que l’on assiste à un enchainement de flash-back / flash-foward, voire même à des scènes n’ayant aucun rapport direct avec l’intrigue. Bref, c’était un pari risqué, mais Jaco Van Dormael a su parfaitement relever le défi. Tout d’abord, on est rapidement plongé dans l’ambiance générale de l’œuvre : une BO très sympathique et apaisante, un système de voix off original, des décors idéaux présentant une forte ressemblance avec le monde imaginaire de Peter Weir dans The Truman Show, mais surtout de nombreuses petites scènes qui apportent un gros point positif. En effet, tout au long du film, on peut découvrir des mini-documentaires très intéressants évoquant des thèmes tels que la création de l’univers, l’entropie et la tendance perpétuelle à l’expansion, la théorie du big crunch et ses conséquences sur le temps… Mais le point central de l’œuvre porte essentiellement sur la difficulté des choix que nous avons à faire au quotidien, ils sont souvent banals, mais parfois très complexes et peuvent influencer le reste de notre vie. Ainsi, comme le dit très simplement la voix-off : «On ne peut pas revenir en arrière, c’est pour cela qu’il est difficile de choisir ». Et tout le film est fondé sur ce principe, selon le parent que le personnage principal aura choisi au quai de la gare, ou même à cause d’une simple phrase, sa vie sera totalement différente, aussi bien au niveau professionnel que relationnel. Mais nos choix ne dépendent pas toujours de nos actions, certains appellent cela le destin, d’autre le hasard ou la chance, en tout cas c’est encore une fois très bien mis en scène : le battement d’aile du papillon, qui graduellement fait voler une feuille qui fera tomber un homme et provoquera la rencontre avec sa future femme (on retrouve d’ailleurs ce genre de scène ingénieuse dans Benjamin Button, de David Fincher ). Les acteurs quant à eux, nous offre une très bonne prestation, notamment Jared Leto qui est excellent. Néanmoins le seul (léger) problème du film c’est que même en restant attentif, au bout d’un moment on s’y perd et on ne saisit pas tous les moments clés lors de la première vision. Mr Nobody est un chef d’œuvre à voir, surtout pour ses thèmes rarement évoqués au cinéma, mais il faut rester bien accroché, au risque de s’ennuyer.