Waw. Quel tourbillon d'images intarissable, quel labyrinthe d'idée indéfinissable. Mr Nobody c'est le film où il n'y a rien à comprendre, puisqu'on ne peut rien y comprendre. C'est comme la vie. On peut juste apprécier les scènes, les déprécier, contempler les images, écouter la musique, imaginer la suite, imaginer quelle réalité est la bonne. Oui parce que le film est une fresque de réalités parallèles imaginées par un garçon de 9 ans confronté à choisir de vivre avec sa mère ou son père, et la première demi-heure du film n'est qu'un prélude anarchique qui sera justifier dans les 2 heures suivantes. A partir de ce moment-là donc, la situation est posée, et le monde imaginaire et fictif, ou plutôt les mondes, de ce film m'ont quelque part bouleversé. Certaines scènes sont magnifiques, par exemple les scènes d'amour entre Nemo et Anna, ou simplement la scène de la gare, qui m'ont profondément touché. Mais tout le film est touchant, parce qu'on peut vite s'y identifier. En effet, Mr Nobody porte bien son nom, il ne parle de rien, de personne, ou plutôt de tout et de tout le monde. Le thème central du film : la difficulté à faire des choix dans la vie, à favoriser une option au détriment d'une autre, à construire une vie au lieu de multitudes d'autres. Et ce thème est magnifiquement bien représenté, chaque vie a sa place dans l'histoire, qui d'ailleurs n'a pas de place ici puisqu'il n'y a pas de storyline bien définie après le "prélude". Tout n'est qu'un amas de scènes, tout est au conditionnel, le film reste d'ailleurs dans ma mémoire comme une rêverie décousue dont j'ai aimé certains passages plus que d'autres.
Et le petit plus qui me le ferait qualifier de chef d'œuvre, c'est probablement l'imagerie impeccable et la bande son magnifique, avec en partie beaucoup de musiques qu'on entend beaucoup dans le cinéma ou à la télé, ce qui est un choix judicieux puisque cela ramène forcément à des souvenirs et fait le spectateur se sentir d'autant plus concerné.
En clair, j'ai été chamboulé par ce film,
qui d'ailleurs n'a que la fin qu'on veut bien lui accorder, et ça c'est quand même une liberté qui se laisse prendre !