Et bien voilà ce que j’appellerai une étonnante surprise…et pourtant, ce n’était pas forcément gagné au départ : produit par Blumhouse qui est capable de faire du bon ("Insidious", "Get Out", "The Green Inferno", "Split", "Get Out") mais qui ne parvient pas à faire oublier ses lamentables échecs (la saga "Paranormal Activity", "Lazarus Effect", "Ouija", "The Visit") et réalisé par Christopher B. Landon à qui l’on doit le scénario de quatre "Paranormal Activity" et la réalisation de l'un d'entre eux (le calamiteux "The Marked Ones") ; il y avait réellement de quoi s'inquiéter ! Cependant "Happy Birth Dead" a l’avantage d’avoir un synopsis attrayant : une jeune étudiante est tuée par un détraqué masqué sur un campus, et se réveille pour découvrir qu'elle va revivre inlassablement la même journée jusqu'à son meurtre qu'elle va donc tenter d'éviter par tous les moyens …. Encore un ersatz de "Un Jour Sans Fin" me diriez-vous, mais l’idée de le « croiser » avec le cinéma de genre (ici le slasher movie façon "Scream") a de quoi être alléchant (d’autant plus que récemment, Doug Liman l’a brillamment réussi avec un traitement SF pour son très bon "Edge of Tomorrow"). Et vous savez quoi ? Le pari est réussi : le film est un astucieux mélange des genres doté d’un humour plutôt sympathique qui nous permet d’être capté dès le début pour ne plus lâcher l’écran pour enfin avoir la réponse à la fameuse double interrogation « Qui ? / Pourquoi ? ». La réussite de "Happy Birth Dead" tient sur deux points, à savoir son personnage principal et son appartenance bien formatée à un genre codifié : 01) Jessica Rothe est nickel en incarnant Tree, une étudiante superficielle, pimbêche insupportable, et méprisante. C’est tout simple : dès le début, on ne peut s’empêcher de détester cette fpeste imbue d’elle-même et hautement hautaine…à un tel point que je ne cache pas que, lorsqu’elle se fait tuer en fin de journée, j’en éprouvais une certaine jouissance vu qu’elle ne méritait que ça finalement ! Puis le récit a la bonne idée de faire évoluer Tree au cours de ses différentes « vies », créant au fur et à mesure du film une certaine empathie envers elle nous poussant à l’apprécier et à vouloir la voir s’en sortir. 02) Descendant direct d’une grande lignée de slasher movies, "Happy Birth Dead" rempli parfaitement son cahier des charges (à un tel point qu’on en flirterait presque avec l’hommage pur et simple) : un campus avec son lot de fraternités et d'anorexiques, un professeur qui entretien une liaison avec son élève, une grande fête/beuverie dans une maison d’architecte moderne, une partie de cache-cache dans un parking sous-terrain, protagoniste qui se regarde apeurée dans le miroir de sa salle de bain, promenade nocturne dans un tunnel désert et mal éclairé, des morts variées, des suspects et fausses pistes à foison…tout est en en bonne et due forme et tous ceux qui ont vu "Halloween", "Scream", "Souviens-toi... l'été dernier" et autres "Urban Legend" ne seront en aucun cas dépaysés. Bref du bon classique sur lequel est venu se greffer un côté « die and retry » tout droit sorti de l’univers des jeux vidéos. Seul petit bémol : oubliez le gore ou toute violence graphique car classification PG-13 oblige ! Mais je vous rassure de suite : contrairement à d’autres films où ce manque est grandement handicapant, les exécutions répétées de Tree se laissent regarder sans déplaisir. Sans être révolutionnaire du genre mais fort de quelques scènes réellement efficaces, Happy Birth Dead" évite de trop se prendre au sérieux et rempli complètement son contrat de bon divertissement. En comptant "Get Out" et "Split", l’année 2017 fut un très bon cru pour Blumhouse Productions…espèrons qu’ils continueront dans cette voie.