Le cap des années 2000 franchi, Jim Carrey semble s’être fait plus discret, du moins en termes de succès public. Pour autant, le comédien ne s’est en aucun cas effacé, toujours à l’affût pour poser la grimace qui tue, pour sortir la réplique qui fait mouche. Certes, le drôle de gaillard n’est pas le plus apprécié des acteurs, mais il prouve parfois, comme ici, qu’il est aussi capable de faire rire sans un excès lourd de pitrerie. Yes Man, dont l’idée de fond est pour le moins simple, quoiqu’amusante, s’affiche finalement comme une comédie romantique traditionnelle, certes peu originale, mais qui s’appuie sur le tandem impeccable que composent Jim Carrey et l’excellente Zooey Deschanel. Bref, si l’on rit beaucoup, remarque à prendre avec des pincettes, c’est sans doute du fait de l’excellence des deux interprètes principaux.
Plus que drôle, le couple est avant tout très touchant. Les mimiques, autant de l’ami Jim que de miss Deschanel font mouche, l’on s’attache dès lors facilement à ces deux hurluberlus, amoureux d’un jour, amoureux toujours, malgré un tempête passagère. N’étant pas un aficionados du genre comédie-romantique, c’est pourtant avec un certain plaisir, même si l’enjeu n’est pas réellement la formation du couple, que j’ai découvert, redécouvert Yes Man, l’œuvre de Peyton Reed. Pour tout dire, le film est sans doute l’un des meilleurs dans la filmographique de l’humoriste qu’est Jim Carrey depuis bien longtemps. Peut-être est-il aussi le moins exubérant. En tous les cas, l’acteur, toujours attendu au tournant, livre une prestation à la fois conventionnelle, selon son mode de fonctionnement, et à la fois nuancée, du fait qu’il ne s’acharne pas continuellement à brailler et grimacer.
Le cadre est sympathique, dans tous les sens du terme. Los Angeles est lumineuse, le monde est rose bonbon malgré les divorces et autres licenciements. Bref, un feel-good movie épicé qui offre parfois l’occasion de pouffer sereinement de rire, l’exemple du scotch autour du visage est assez démonstratif, sans parler de la soirée Harry Potter ou encore du trip Red Bull. Peyton Reed surfe sur son époque pour livrer une comédie qui fût dans l’air du temps, en 2008, et qui l’est encore aujourd’hui. L’on pourrait toutefois regretter quelques errements en terme de rythme, ou encore quelques réparties plutôt maussade alors que le but était d’en rire. Disons que Yes Man est à 65% convaincant, ce qui est déjà honorable en regard aux bassesses dont la comédie américaine s’habitue depuis le début des années 2000.
Notons au passage que beaucoup auront plus ou moins découvert la star montante d’aujourd’hui, Bradley Cooper, dans Yes Man, aux cotés de Jim Carrey. Peu importe, le film est soigné, amusant et surtout divertissant. Si l’occasion vous est présentée de passée un bon moment devant une comédie romantique qui n’est pas niaise, n’hésitez pas. Rire n’est jamais mauvais pour la santé. 12/20