Inspiré du roman autobiographique de Danny Wallace, qui durant 6 ans fit la curieuse expérience de dire "Oui" à toute occasion se présentant à lui, le postulat de Yes Man avait tout pour enchaîner situations aussi abracadabrantes que réjouissantes. Si Jack Black fut un temps pressenti pour le rôle principal, ce fut finalement Jim Carrey qui prête son humour légendaire au personnage du "yes man", rôle assez semblable d'ailleurs à celui campé dans le Menteur Menteur de Tom Shadyac. Après avoir fait ses premiers pas dans un thriller avec l'inquiétant Numéro 23, la star de The Mask semble n'avoir pas perdu grand chose de sa fougue d'antan, semblant toujours aussi déterminer à nous faire rire. Il ne restait alors plus qu'à trouver des idées à la hauteur de la force comique de l'acteur, une tâche pour laquelle se sont joyeusement appliqués les scénaristes, n'hésitant pas à faire dans le burlesque. Ainsi, de sa vie morne et insipide, rythmé par un boulot chiant et d'innombrables soirées DVD en solitaire, Carl Allen va voir son quotidien changer du tout au tout en participant à un programme animé par une espèce de gourou (fabuleux Terence Stamp) qui prône le "Oui", et bannit le "Non". D'abord sceptique, Carl va finalement joué le jeu, redonnant du pep's, ainsi que beaucoup d'incrédulité, à sa vie. Au menu de l'expérience du "oui", se trouve une grosse cuite avec à la clef une bagarre musclé, du saut à l'élastique, l'apprentissage du coréen, de la guitare, du pilotage, d'un mariage via internet avec une perse ou encore une soirée spéciale Harry Potter. Si on regrettera de ne pas rire autant qu'espérer, il faut reconnaître le potentiel comique de certaines scènes appuyé par le génie de Jim Carrey, notamment celle avec la consommation abusive de Redbull, ou encore lorsqu'il sauve un homme suicidaire en poussant la chansonnette (ce qu'il fait d'ailleurs très bien, soulignons-le). Tout en faisant dans l'extravagant, Yes Man va aussi fouler des sentiers plus conventionnels, en incluant une romance au récit. Mais loin d'alourdir ou ralentir le rythme du long-métrage, l'histoire d'amour naissante entre Carl et la spontanée Allison se révèle être comme un véritable fil conducteur, sans lequel le scénario n'aurait peut-être pas tenu le choc, celui-ci manquant déjà un peu de consistance. Leur romance est qui plus est très réussie, sincère, légère et attendrissante, animé par un duo d'acteur qui fonctionne, malgré une certaine différence d'âge entre Jim Carrey et la pétillante Zooey Deschanel. Le long-métrage bénéficie également de dialogues affutés, d'un casting efficace (Bradley Cooper, Sasha Alexander, Rhys Darby...), de personnages secondaires plaisants, et d'une mise en scène classique mais efficace. Dommage que Peyton Reed n'ait pas su transmettre avec suffisamment de finesse et de profondeur le message qu'il cherche à transmettre. Une morale gentiment naïve, qui souligne l'idée qu'en souriant à la vie, en faisant des efforts pour s'ouvrir aux autres, à l'inconnu et à l'imprévu, notre existence n'en sera que plus belle. Il y a une grande part de vrai dans tout ça, bien entendu, mais n'oublions pas que dans la vie, savoir dire "non", oser s'affirmer contre les autres, n'est pas chose si simple dans notre société actuelle, mais pourtant nécessaire. Un point un peu esquivé par le long-métrage, même si Carl va finalement comprendre qu'il n'est pas bon de dire "oui" à tout va. Une approche philosophique mignonnette mais un peu facile donc, rangeant le long-métrage au rang des comédies à apprécier en famille. En conclusion, si Yes Man ne s'impose pas comme un incontournable de la filmographie de Jim Carrey, ses moments drôles et tendres, son entrain et sa bonne humeur communicative font qu'il serait tout d'même bête de s'en priver.