Guillermo Arriaga a atteint la renommée internationale, allié à A.G.Inarritu, grâce à ses talents de scénariste, à ses récits virtuoses (Amours chiennes, 21 grammes, Babel, Trois enterrements). Il passe cette fois-ci derrière la caméra et nous livre une nouvelle fois un écrit alambiqué, à la construction fort minutieuse, où finalement tous les éléments s'imbriquent admirablement. Cependant, cette fois-là, son histoire manque d'impact émotionnel, et est exempte de toutes surprises. La bande annonce nuit considérablement à l'oeuvre. En effet, elle nous livre tout bonnement toute l'histoire, pour peu que l'on soit un minimum attentif. Le scénario demeure néanmoins efficace, et par le biais de celui-ci, G.Arriaga traite d'autres sujets capitaux, comme le fait qu'une tragédie peut engendrer des évènements teintés de beauté, ou que les barrières entre cultures (américaine/mexicaine) doivent être effacées pour que les peuples tendent au rapprochement fraternel. Son film parle également de la mort, des remords, de l'acceptation et du pardon. Côté interprétation, G.Arriaga fait preuve d'une direction artistique exceptionnelle. Charlize Theron est une nouvelle fois magistrale en femme meurtrie, brisée par son passé, et incapable de vivre paisiblement. Kim Basinger affiche une pudeur déconcertante. Jennifer Lawrence, sacrée à Venise comme meilleure espoir féminin, démontre un potentiel inestimable. Les seconds rôles sont homogènes, justes. The burning plain est une histoire simple, belle, remplie de sujets forts tenant à coeur au réalisateur, réalisée académiquement (type de réalisation sobre et pudique nécessaire pour un tel sujet ; à noter certains plans grandioses), portée par de jolies mélodies (sans égaler une seule seconde celles d'un G.Santaolalla), mais hélas trop linéaire, sans surprise, et sans réelle force dramatique, si on la compare à ses précédentes. Un réalisateur bourré de talents qui néanmoins, et indéniablement, reste à suivre.