Oui, bof, il est fait beaucoup de cas de ce Rosemary’s Killer, qui certes n’est pas dépourvu de quelques qualités, mais ne pas franchement enthousiasmé outre mesure.Le casting est correct, avec des acteurs plutôt concernés, notamment Vicky Dawson, et des seconds rôles relativement solides. Je dirai que c’est d’ailleurs peut-être plus par ses personnages que Rosemary’s Killer se débrouille bien, se démarquant un peu du tout-venant, avec des rôles assez creusés, et moins cliché que le commun des slashers. Après je ne pense pas qu’on puisse mettre les prestations des acteurs ici au même niveau que celles d’un Halloween par exemple (au moins avec Curtis et Pleasence), et cela en dépit de quelques solides acteurs rodés aux seconds rôles comme Lawrence Tierney et Farley Granger.Le scénario a la bonne idée d’introduire une dimension historique originale. Maintenant étant donné qu’elle est pratiquement gommée passé dix minutes, ce n’est pas des plus utiles au fond. En revanche il faut reconnaitre que le film à un suspens correct, mais un rythme en dent de scie, puisque Rosemary’s Killer n’a pas une gradation continue. Il joue un peu aux montagnes russes, avec des moments intenses, puis une retombée juste derrière, et le métrage du coup apparait un peu chaotique. De manière générale j’ai trouvé que Rosemary’s Killer aurait presque mieux fait de choisir la carte du suspens, ou du thriller, plutôt que celle du slasher. Genre limité par excellence, il ne permet pas au film de déployer les qualités qu’il introduit, et qui ne sont certainement pas celles qui dominent dans un slasher. Visuellement Zito fait un travail passable mais sans plus. Heureusement que Rosemary’s Killer peut compter sur quelques effets horrifiques sympathiques (mais finalement peu nombreux et spectaculaires qu’à l’occasion), car l’ensemble est bien tiède. Le premier meurtre par exemple aurait pu être clairement plus soigné, et pour comparaison, j’évoquais Happy Hell Night, un autre slasher il y a peu, et clairement les meurtres de ce dernier étaient au-dessus en termes de réalisation. A noter en plus que le dernier, le plus spectaculaire, repose sur une demi-incohérence (vu l’ensemble du film je n’ai pas trouvé cet affrontement des plus crédibles). Reste des décors et une photographie assez triste, assez morne, qui apporte une ambiance pas trop mauvaise au film, sans véritablement non plus lui apporter un réel bonus, tandis que la bande son n’est pas nulle, mais s’avère finalement très classique, et trop passe-partout.Au fond Rosemary’s Killer m’a paru faible, sans être indécent. Mais autant j’ai trouvé Happy Hell Night plutôt dans la moyenne haute, autant celui-là me parait plutôt dans la moyenne basse. Pour moi il rate une chose qui le fait passer à côté de la moyenne : l’usage de son idée de départ totalement sous-exploitée et qui aurait pu, si le film ne s’était pas englué dans un slasher de base, déboucher sur une intrigue proche d’un Candyman par exemple. Ou alors sur un film de serial-killer plus classique, qui aurait pu épaissir la dimension thriller et le suspens, noyés par trop dans le déroulement caractéristique du slasher avec des codes qui ne permettent pas de grandes audaces. 2.