Dans son manque d’ambition, Hollywood décide de s’attaquer aux remakes des films cultes qui ont marqué les années 80. Ainsi, si vous suivez l’actualité cinéma, vous avez pu voir que Gremlins, Explorers, Poltergeist et tant d’autres allaient se voir « moderniser ». Si ce n’est déjà fait (Total Recall, RoboCop)… Parmi ces nombreux films, ce sont notamment les comédies musicales qui semblent attirer l’attention. Et pour cause, nous avions eu droit à Hairspray et Fame. Prochainement, cela devrait être au tour de Dirty Dancing. Et pourquoi pas Flashdance, Grease ou encore La Fièvre du Samedi Soir, messieurs les producteurs ? Quoiqu’il en soit, dans votre folie, vous en êtes déjà à nous donner un nouveau Footloose. Avec comme prétexte de le faire découvrir à la nouvelle génération. Seulement, quand un long-métrage est jugé comme culte, c’est l’original dont nous nous souvenons, pas d’une pale copie ! Y-avait-il vraiment besoin de refaire ce film ? Surtout après l’échec cuisant de Fame version 2009 ?
Ce dernier, ne nous voilons pas la face, avait quelque chose de neuf à proposer. Bien qu’il reprenait le semblant d’histoire et les thématiques du film de base, ce remake proposait de nouveaux personnages, des moments et musiques inédits (sauf une mauvaise reprise de la chanson phare d’Irene Cara qui se faisant entendre, fort heureusement, qu’au générique de fin). Bref, Fame n’était pas un copié-collé du film d’Alan Parker. Ce que ne peux prétendre ce Footloose 2011…
Si vous avez vu le long-métrage d’Herbert Ross, il vous est alors conseillé d’éviter ce remake, car vous perdrez irrémédiablement votre temps ! Commençons par quoi ? Les nouveautés ? Eh bien… une introduction qui nous montre le fameux accident tant cité dans le premier film mais jamais montré, juste histoire de rallonger ce remake alors qu’il n’y avait pas besoin. Ou encore une course de bus remplaçant le face-à-face en tracteur. C’est tout ! Oui mesdames et messieurs, tout le reste du film, à savoir 95% de son intégralité, reprend chaque instant de Footloose premier du nom !
Nous y retrouvons la même histoire, réplique par réplique. Les mêmes personnages qui n’ont pas pris la peine de changer de nom (Ren McCormack, Ariel Moore, le révérend, Willard…). Cela ne vous convint toujours pas ? Regarder le premier film et plus aucun détail de ce remake ne vous échappera. À savoir les mêmes habits, les mêmes plans filmés, les mêmes gestes… Un truc que vous pouvez faire : visionner en parallèle la séquence de danse finale des deux films. Hormis quelques pas et pirouettes modernes pour la version 2011, c’est exactement la même scène ! Où est l’intérêt dans tout ça, franchement ?
Fort heureusement, les thématiques du film originel sont conservées (la religion, la jeunesse, le passage dans la vie active...) et permettent à cette nouvelle version de ne pas être une coquille vide, avec une histoire qui tient la route en comparaison avec la majorité des comédies musicales. Et pour ceux qui ne connaitraient pas le film d’Herbert Ross, ce remake est une bonne occasion de se mettre dans le bain. Mais le conseil reste le même : préférez l’original ! Car ces mêmes thématiques sont bien plus mises en avant, cette nouvelle version ayant bien plus des airs de teenage movie qu’autre chose !
Et surtout, vous y verrez des acteurs avec un meilleur charisme que ces nouvelles têtes très vite oubliables. Comment les producteurs ont pu une seule seconde penser que Kevin Bacon allait être aussi facilement remplaçable ? Kenny Wormald n’a clairement rien pour lui ! Quant à Julianne Hough, elle fait plus potiche et/ou allumeuse que véritable personnage féminin principal. Celle dont on aimerait claquer le plus possible pour essayer de la rendre crédible dans ses expressions. Et Dennis Quaid… un comédien qui a pourtant prouvé qu’il pouvait être émouvant (Fréquence interdite) et qui se retrouve ici à déblatérer dans le vide, sans une once de sentiment. Enfin, ne disons rien sur Andie MacDowell, qui passe littéralement inaperçue, alors qu’il s’agit tout de même de la star d’Un jour sans fin et de Quatre mariages et un enterrement (ce n’est pas rien !).
Bon, soyons gentil pour finir cette critique : Footloose n’est pas en soi un mauvais film, loin de là ! C’est le genre de divertissement qui se laisse regarder sans déplaisir et qui, pour certains, pourraient se laisser visionner à nouveau. Son gros défaut étant d’être le remake d’un film culte, tout simplement. Donc, si vous ne connaissiez pas l’original et qu’il n’y a que cette version moderne à votre portée, vous pouvez vous y risquer sans problème. Mais cela ne vous empêchera pas de louper les atouts du premier. Dont la chanson phare Footloose, interprétée par Kenny Loggins. Remarquez, elle se fait entendre au début du film (joli clin d’œil, il faut bien l’admettre) et surpasse sans mal sa pitoyable reprise utilisée pour la séquence finale, qui n’a vraiment aucun charme en réserve.
Après les échecs de Fame version 2009 et de ce Footloose, il est peut-être normal que le remake de Dirty Dancing tarde à pointer le bout de son nez. Les producteurs auraient-ils enfin compris que moderniser un film, s’il ne se présente que comme une vulgaire copie, n’apporte rien ? Même pas à leur portefeuille ? Aux vues des nombreux projets de remakes en cours, il y a peu de chance que ce soit le cas… Hollywood est définitivement mort et ce malgré quelques irréductibles réalisateurs qui arrivent à se démarquer (Christopher Nolan, James Cameron…).