Après avoir visionné « Un Monde Parfait », j’avais été déçu par Clint Eastwood pour des raisons qui ne relevaient que de ma vision personnelle, mais je me suis laissé tenter par son duo avec Meryl Streep en 1995 dans « Sur la route de Madison », qui est le 7ème long-métrage que j’ais visionné aujourd’hui du réalisateur. Mais là, ça n’a absolument rien à voir, et je dirais sans honte qu’avec ce film, j’ais pu voir l’une des plus belles histoires d’amour au cinéma et l’un des plus beaux films ou Clint Eastwood est réalisateur et acteur.
La grande force de ce feel- bad movie réside dans le duo d’acteur qui a donné vie aux deux principaux personnages du film : Meryl Streep qui m’avait fait rire dans « Un été à Osage County » et qui était correct dans « The Hours » de Stpehen Daldry, et bien sur Clint Eastwood qui m’a marqué dans « Gran Torino ». Meryl Streep était, ici, une femme au foyer quarantenaire ayant déjà une vie remplit de détails du nom de Francesca Johnson, tandis que Clint Eastwood jouait un rôle très différent du vieux grincheux bourrin ou viril que nous lui connaissant, Robert Kincaid, un simple photographe de passage solitaire dont le destin le conduira à rencontrer Francesca avec qui il vivre une romance brève mais éternel de 4 jours à travers des petits gestes quotidiens et des scènes banales qui arrivent à devenir exceptionnels et inoubliables par la justesse des acteurs, leurs expressions faciales et la complicité des deux acteurs investis et parfaitement intégré dans la peau de leurs personnages.
Les dialogues ainsi que scènes qu’ils partagent tout les deux sont aussi magnifique et poignante : le slow improvisé durant le deuxième soir sur une chanson qui passait à la radio, les paroles qu’ils ont échangé après avoir fait l’amour et l’érotisme subtil et romantique qu'inspirait Robert à Francesca, Robert qui a fait découvrir sa culture à une femme qui n’a jamais pu réaliser ses rêves et se remet de nouveau à pouvoir rêver grâce à une aventure qu’elle vit avec un autre homme, on a aussi des scènes drôles comme celui ou Robert cueille des fleurs pour Francesca qui le vanne en lui disant que ce sont des fleurs vénéneuses, à croire que ce cher Clint Eastwood savait déjà ajouter de l’humour dans un contexte dramatique et romantique avec maîtrise.
Les deux acteurs interprétaient avec une grande justesse, beaucoup d’authenticité et avec de l’émotion ce couple mythique. Si cette romance est aussi belle et émouvante, c’est aussi parce qu’elle a une histoire et une origine cohérente, les deux êtres s’intéressent l’un à l’autre, lors de leur première balade en camionnette jusqu’au pont de Madison, Francesca et Robert ont chacun leur propre histoire qu’ils se partagent dés leurs premières rencontrent, chacun s’intéressent à l’autre et ils trouvent même un point commun qui les rapprochent lentement mais surement, et dés la première demi-heure on s’attache à eux, on veut suivre leur histoire et les péripéties qui vont suivre, parce que lorsqu’on les voit on sent leur affection et on veut s’intéresser à eux. Mais ce qui rend cet amour si passionnant, c’est le fait qu’il ait une grande profondeur et devienne durable alors qu’ils n’ont eu une liaison que 4 jours ensemble, mais ce qu’ils ont vécu est tellement marquant pour eux et constitue une telle expérience que ça a remit en question les sentiments de la fermière, la poussant à un choix crucial entre partir avec Robert ou rester à la ferme et garder en souvenir ces 4 jours qui furent les meilleurs de sa vie. D’ailleurs, on peut résumer leur histoire rien qu’avec ce message laissé à Robert dans le film : « Si vous souhaitez un autre dîner ou les phalènes s’envolent, passez ce soir après avoir terminé votre travail… quand vous voulez. », ce message revient plus d’une fois dans le film et expose plus fortement le lien entre les deux amoureux qui ne peuvent vivre ensemble car Francesca a déjà une famille et elle ne peut se résoudre à abandonner sa vie actuelle pour une autre, si elle choisissait de vivre avec Robert, leur amour disparaîtrait, il est donc normal que cette romance se termine sur une conclusion dramatique afin d’immortaliser cette histoire à travers leurs souvenirs et leurs émotions.
La scène final entre les deux amoureux sous la pluie avec l’échange brève d’un sourire d’adieu est juste larmoyante
, je n’ais pas pu me retenir de pleurer lors des vingt-cinq dernières minutes du film.
Et la musique composé par Lennie Niehaus ainsi que le thème principal renforce les émotions de plusieurs scènes et nous touche au cœur sans mal, je n’étais pas du tout emballé par ce qu’il avait composé pour « Un monde parfait » mais ici, sa musique est tout bonnement parfaite. Ce qui m’a le plus marqué, c’est qu’on n’est pas dans un contexte dramatique ou plombant dés le départ et que ce film n’est pas déprimant, il est triste et émouvant c’est vrai mais ça ne donne pas envie de déprimer ou de se jeter par la fenêtre parce que le film plombe le morale comme dans un « Mystic River » ou « Dancer in the Dark », le film ici dégage une morale aux enfants de Francesca qui découvriront son histoire secrète après sa mort grâce à son histoire d’amour avec Robert.
« Sur la route de Madison » de Clint Eastwood est désormais mon deuxième film préféré du réalisateur juste devant « L’Echange » et juste derrière « Gran Torino » : une histoire d'amour impossible mémorable, un couple cinématographique touchant, une musique émotive et une belle conclusion à cette romance.