Gustave Kervern et Benoît Delépine nous balancent un film étonnant, engagé, rempli d'humour noir et d'une fascinante absurdité. Contrairement aux apparences, "Louise-Michel" est un film très travaillé avec des acteurs excellents. On en redemande !
Ce film assez déjanté, carrément même surréaliste à certains moments, est le parcours de ce tueur à gages engagé par des employées à la recherche du patron pourri qui a délocalisé leur usine en un we. Sur cette base véridique, Dellepine et Kervern nous emmènent dans un univers de fous, de laissés pour compte et autres malades de la société. Avec une bonne dose de second degré, les répliques sont souvent savoureuses, servies par des seconds rôles de choix. Il est bon de temps en temps de se laisser prendre par ce genre de scénario un peu anar, un peu foutraque mais très jouissif.
Après "Aaltra", film drôle, décalé et mélancolique et "Avida" , OVNI incompréhensible et extrème, Delepine et Kervern reviennent troubler les spectateurs avec "Louise Michel". Fidèles aux thèmes déjà abordés dans leurs deux précédants films "Louise Michel" est une comédie acide sur la société, la base du scénario a une résonance spéciale compte tenu de la situation economique actuelle et c'est voulu, en effet ils travaillent souvent à partir de l'environnement présent. C'est aussi pour ça qu'ils sont passés à la couleur, le besoin de quitter le monde onirique pour entrer dans le monde réel. Si on arrive à passer au dessus du choc que peuvent parfois laisser les images on découvre un film social et drôle, un regard cru, acerbe mais étonnement juste sur l'aspect grotesque de la nature humaine et la société contemporaine. Passant d'un personnage paranoïaque à un couple écologiste dépressif sans oublier des patrons privés d'humanité (relation enfant/pere adoptif) on comprend que la galerie de personnages présentée est une illustration grossière du monde d'aujourd'hui et qu'a une situation extrême vient une réponse extrême (pollution/écologie, détérioration du monde du travail/meutres). Parabole de nos angoisses les plus actuelles et vivaces le film n'en ai pas moins une comédie et porté par deux grands acteurs que sont Bouli Lanners et Yolande Moreau, il atteint parfois des sommets d'humour noir, absurde et tranchant. Le film remet en question le monde tel que nous le construisons, société impersonnelle, froide et cruelle qui conduit à l'aliénation de soit même par des institutions mal faites qui rabaissent ou profitent de la différence. On ressent dans ce cinéma là le besoin de tordre ce qui semble trop droit comme Louise avec les poteaux, on a besoin de ce cinéma percutant et parallèle pour sortir du conformisme des comédies/Cinemas actuelles. Qu'est ce que c'est "Louise Michel" ? Ni plus ni moins qu'un film de Ken Loach sous acides.
Après avoir loupé Séraphine, je n'allais pas laisser Louise Michel sur le quai ! Et que cela se passe en France ou en Belgique, cela vaut la peine de faire des voyages en Thalys avec eux ! Quelle gloablisation quand même, Joyce, il est grand temps que tout pête !
Comme pour leurs deux premiers films ("Aaltra" et "Avida"), la trame narrative est ici plutôt mince et ressemble plus à une succession de tableaux. Certains très drôles, d'autres beaucoup moins...
Le burlesque est un genre à la mécanique précise et complexe, et celle que Kervern et Délepine fabriquent, s'enraye parfois par manque de subtilité.
Autant "Aaltra" m'avait laissé un goût d'inabouti... Autant "Avida" avait été un de mes pires moments de cinéma... Autant "Louise Michel" reste, malgré ses défauts, un film attachant où il fait bon vivre... Bien sûr l'humour plaît ou ne plaît pas, mais lorsque la lumière se rallume, il y a comme un léger souffle d'anarchie qui semble souffler dans la salle... comme si ce film avait fait l'effet d'un défouloir contre la morosité...
Juste un léger souffle qui s'estompe, lorsqu'en troupeau, tout le monde se met à suivre la flèche indiquant la sortie...
On s’esclaffe aux situations non-sensiques et on applaudit sans réserve la conduite d’un récit intelligent, original et bien écrit. Gustave Kervern et Benoît Delépine, des as de la nouvelle cuisine, nous ont mitonné un plat fort appétissant assorti d’une sauce délectable. Trois toques.
C'est un de ces petits films qui nous montrent que le cinéma est plein de choses, et c'est là que réside sa force. Louise Michel est un film à part, venant des auteurs de Groland ce n'est guère étonnant mais l'humour est si savoureux que l'on aime voire de tels films. Et dans ce genre de films il y a de vrais acteurs qui sont si vrais, ils n'en font pas des tonnes mais en font tellement pour le film qu'ils sont irrésistibles. La mise en scène est particulière et donne une couleur unique à cette comédie satirique intelligente et incroyablement drôle. Les gags sont courts, très bien foutus et sensés, c'est pour ça qu'ils sont vraiment drôles avec des participations de guests impayables (Benoît Poelvoorde). Courez-y!
Moi qui m'attendais a un gros navet . Franchement j'y suis aller par pure curiosité & il m'a énormément étonnée . Pas du tout ennuyé , et franchement j'ai rigolé . Allé le voir il vaut le coup !
Ce qui est sûr avec Delépine et Kervern c'est que ça passe où sa casse... Les spectateurs que j'ai croisés à la sortie de la séance étaient soit conquis, soit ils rejettaient le film en bloc. En tout cas, le film a le dont de ne pas laisser indifférent! Irrévérencieux à souhait, il est tout de même un bon éxutoire contre le patronat dans ces temps de crise... Même si j'ai préféré Aalra, j'en garderai un excellent souvenir.