Il y a des films qui font du bien, et des films qui sont nécessaires. "Louise-Michel" est sans doute l'un des rares qui soit les deux à la fois. Alors que le système du capitalisme financier s'effondre, broyant dans sa chute des populations entières, voici enfin un film - français, de surcroît - qui ose montrer l'ignominie des uns et la veulerie des autres, et assume la nécessité de retrouver l'héritage des révolutionnaires des siècles précédents : le message est simple, flinguez les patrons indélicats, buttez les financiers à l'égoïsme monstrueux. Et on ne rigole pas, Sarko peut (enfin !) trembler pour ses copains. Par contre, dans la salle, on rigole bien, parce que, bien sûr, tout cet univers en pleine déliquescence, en haut comme en bas, se débat surtout en pleine confusion (des sexes, des repères moraux,... tout part à vaux l'eau !). Yolande Moreau fait peur, Bouli Lanners est merveilleux, et il ne manque à "Louise-Michel" qu'un vrai metteur en scène pour être un vrai grand film. Mais, dans l'état des choses, ce n'est pas grave, ça nous va bien comme ça !