Le système DDK fonctionne bien, avec ses qualités et ses défauts, qui font qu’on sait très vite où on est tombé. On est avec deux anarchistes qui ont de l’argent, et un penchant certain pour l’humour « noir ». Entré dans cet univers burlesque, sans limites dans la caricature, et un regard sans concession sur le monde, cela devient tour à tour désabusé, intelligent, lucide, drôle bien sûr, glauque et idéaliste mais pas trop, car nos deux lascars voient clairs. Chaque plan son lot d’idées et son potentiel hilarant, le sujet ouvertement démago devient tout le contraire à l’écran. Cela fait penser à Groland (évidemment), mais je dirais même à certains Godards dans cette faculté de s’auto questionner sans cesse sur le statut de l’image montré. Un Godard qui ne se prend pas du tout au sérieux, mais qui continue dans le dixième degré. Intermèdes musicaux volontairement pauvres, variété, pop, pourri. Quelques vieux amis font des apparitions toujours délectables. Yolande Moreau est terrible de sensibilité, Bouli Lanners n’est pas mal non plus. Le sujet est d’actualité, traité à l’envers car insoluble dans la réalité, à cause du principe de réalité, justement. Autant en rire donc, c’est pas bête du tout malgré la légèreté feinte de l’entreprise, et les gagas calculés au millimètre. Bravo messieurs !
Après ça si les jeune ne se précipitent pas dans la première bibliothèque venu, que dis-je, ne se précipitent pas sur internet pour savoir qui était cette Louisse-Michel qui donne son nom au film, j’arrête tout. Dans le film, on ne la voit jamais, Louise pourtant elle est toujours là, c’est ça qui est bien !