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selenie
6 331 abonnés
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4,0
Publiée le 20 mai 2012
L'équipe Kervenr-Délépine sont décidément des hors-normes !... Et rien que pour ça ça vaut autre chose qu'une bulle. Les personnages sont hors-catégories, au premier abord des loosers, incultes, de qui on se moque ; alors qu'une regardant de plus près les cinéastes ont de la sympathie franche pour les gens d'en bas, n'en déplaise à beaucoup aux oeillères 1er degré. Le propos de fond est sérieux et dénonciateur la forme volontairement décalé, à l'humour dérangé mais jouissif. On peut regretter la partie "transexualité" hors sujet, pas utile comme un cheveu sur la soupe. En bonus tout de même Poelvoorde et Dupontel (RESTER juqu'à la fin du générique !)
Les auteurs du Groland (sur Canal+) sont de retour avec une troisième réalisation après les singuliers Aaltra (2004) & Avida (2006), ils reviennent avec cette fois-ci, une comédie sociale, corsée à l’humour noir et au politiquement incorrect. Louise-Michel c’est la rencontre loufoque entre Louise, une ouvrière fraîchement mise au chômage (par son patron peu scrupuleux qui du jour au lendemain, a mis la clé sous la porte et s’est exilée à l’étranger), et Michel, un tueur à gage raté, un looser de première catégorie (que Louise engage pour buter son patron). La grande originalité du film réside dans ces deux personnes, en effet, personne ne semble être réellement ce qu’il est, entre Louise et ses bras de déménageur et Michel et sa garde de robe, du rire et des moqueries tout au long du film, voilà ce qui vous attend, malgré quelques baisses de tension. On appréciera cet humour corrosif à condition d’être déjà vacciné à l’humour Groland !
Si c'est souvent drôle, c'est aussi assez mélancolique et émouvant. Le scénario est bien écrit même si il y a quelques passages mous et Bouli Lanners est excellent dans son rôle de "tueur" mythomane. C'est parfois déconcertant.
A part leurs pitreries de Groland sur Canal + je n'avais jamais rien vu au cinéma des deux réalisateurs. J'ai surtout été attiré ici par Yolande Moreau après l'avoir bien appréciée dans Séraphine il y a quelques semaines. Que dire de ce film sinon qu'il sort totalement de l'ordinaire, sorte d'ovni dans la production de cette fin d'année. L'histoire est complètement délirante, décalée et improbable. Même si elle repose sur des faits d'une grande actualité qui dénoncent de nombreuses choses, le tout est tout de même très invraisemblable. Mais on s'en fout très vite pour être subjugué rapidement par ce road movie nordique qui finit à Jersey. Les personnages sont totalement déjantés et on s'attache à eux très vite même si la moralité qui s'en dégage laisse à désirer (même si cela part d'un bon sentiment). C'est d'un humour très noir, très sombre, rien ne nous ai vraiment épargné. On ne peut pas dire que l'on rit tout le temps, on sourit beaucoup, on rit jaune aussi souvent. Ça finit sur une lueur d'espoir mais pour en arriver là que de noirceur et de pathétique. La mise en scène est un peu à l'avenant mais cela bien avec le reste. Les images ne sont pas très belles mais affirment bien l'ambiance. Tout comme les décors et les costumes. Hormis la grande Yolande, fidèle à elle même, Bouli Lanners est formidable, je le découvre ici, car ne me souviens pas de lui dans d'autres films que pourtant j'ai vu. Quelques seconds rôles de choix : Mathieu Kassovitz (qui produit le film), Benoît Poelvoorde (totalement parano), Albert Dupontel (mais il faut rester après le générique de fin), Francis Kuntz (de Groland) ou Philippe Katerine (pour une chanson). On ressort un peu sonné, avec un certain sentiment de malaise. On se demande un peu à quoi on a assisté. L'antithèse de Bienvenue chez les Ch'tis qui se passe dans la même région. Un film politiquement incorrect qui ne laisse pas indifférent en tout cas. A vous de voir. A ne pas mettre devant tous les yeux !
Le couple le moins sexy de l'histoire du cinéma nous mène à travers une aventure sociale pleine de l'esprit décalé et du terrible humour noir propres à ses deux réalisateurs. L’attaque qui y est faite du patronat leur permet d’en faire un pamphlet politique d’un ton novateur où le réalisme du propos s’accorde parfaitement aux gags politiquement incorrects qui s’y accumulent. Les deux acteurs principaux, ainsi que les célébrités faisant une brève apparition, sont d’excellents choix dans leurs rôles respectifs. Une chose est sûre, cette comédie singulière qui ne plaira pas qu'à ceux qu'elle fait rire, mais surtout pas ni aux PDG présentés comme des tyrans ni les gauchistes prolétariens n’appréciant pas la caricature à travers laquelle leur lutte est illustrée.
Un film gras et lourd dans sa forme mais d'une belle humanité dans son fond qui fait du mauvais goût sa ligne directrice. Louise-Michel peut paraitre creux au premier abord mais se révèle d'une grande richesse si l'on se laisse embarquer dans cet univers pleinement assumé. A cela s'ajoute de nombreuses apparitions qui rajoutent un charme non négligeable au film. Une belle surprise.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 7 octobre 2020
Louise-Michel est une comédie noire française de Gustave Kervern et Benoît Delépine où être alternatif devient quelque chose pour lui-même car à la fin on ne sait pas ce qu'il en est. La première partie montre un mélange sarcastique parfois aliénant de situations et d'humeurs contrastées suscitant donc des sentiments contrastés du plaisir à la tristesse. Si l'on pense au contraste entre le cousin mourant et la scène vraiment drôle avec le chien on est tombe désorienté. Le ton général peut paraître trop sardonique manquant de sensibilité mais j'ai pensé c'était quelque chose de recherché pour éviter une attitude trop mélodramatique en dépeignant la mutabilité de la vie humaine avec ses virages soudains de la joie à la tristesse. Mais au fur et à mesure que l'histoire avance le film va de plus en plus profondément dans le plus pur non-sens et c'est quasiment impossible de trouver un sens si ce n'est l'absence totale de sens dans la vie humaine. La scène où Louise et Michel dansent ivre après avoir tué quelques personnes m'a rappelé les deux protagonistes de En attendant Godot, le pièce de théâtre la plus représentative du théâtre de l'absurde de T. Beckett où deux clochards se traitent violemment et dansent dans un monde complet de pure absurdité où prévaut l'absurdité. Je ne sais pas si la scène finale a pu être conçue comme une sorte de rédemption de tout le mal que nous avons vu dans ce film mais je ne l'ai pas perçue comme telle étant d'ailleurs mêlée à une confusion inutile entre les sexes plutôt ridicule...
Il aura fallu que j'attende le 24 décembre pour voir la pire daube de l'année, un film qualifié de "désopilant" par Télérama et que j'ai trouvé profondément triste, car rien n'est plus triste qu'un film qui se veut drôle et qui n'arrache pas le moindre sourire. Quand on pense que Yolande Moreau et Bouli Lanners ont éclaté dans 2 des meilleurs films de 2008, "Séraphine" et "Eldorado", on a honte pour eux de les voir se démener dans "Louise Michel". Ce film qui voudrait faire rire, n'y arrive pas. Ce film qui voudrait dénoncer les patrons-voyou et les délocalisations, n'y arrive pas non plus; il se perd dans des pseudo-gags de tueurs ratés. Ce film fout tellement les boules qu'on en veut aux réalisateurs d'avoir volé le nom d'une des figures majeures de la Commune de 1871. Ne surnagent de ce film que quelques bribes de chansons. c'est vraiment peu !
L’humour potache des « Groslandais » n’est pas toujours très fin, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce qui me gêne le plus dans leur parti pris c’est qu’on ne sait jamais le regard réel que les deux compères portent sur le petit peuple. Est-ce de la compassion ou du mépris ? Le film dénonce malgré tout in fine le comportement hors-la-loi des patrons et la charge est pour le moins violente. Quand on voit au 20h les ouvriers menacer de faire sauter leur usine on se dit qu’on n’est pas loin du temps où des contrats seront mis sur leur tête grâce à l’adjonction de leurs modiques indemnités de licenciement. Il y a quelques fulgurances dans le film mais la sauce reste quand même un peu indigeste avec une Yolande Moreau qui en rajoute dans l’air bovin et les borborygmes. Bouli Lanners lui est renversant d’humanité avec son personnage de looser un peu vantard qui se rêvait jeune fille. Comme souvent les deux scénaristes ont choisi de choquer le bourgeois, ici en faisant exécuter les contrats par des pauvres hères en fin de vie que l’on vient tirer de leur torpeur pour commettre un acte salvateur pour leur communauté avant qu’ils rejoignent le paradis des paumés. A noter quelques participations amusantes comme celle de Poelvorde ou de Kassovitz et un ton général qui rappelle quelquefois Mocky.
Leurs 2 premiers opus étaient un peu difficiles d'accès mais avec leur 3ème long-métrage, Delépine et Kervern poursuivent leur petit bout de chemin au cinéma avec des films qui ne ressemblent à rien d'autre qu'à eux. Ce qui n'est déjà pas mal il faut en convenir. Bon, personnellement, si j'adore leurs délires grolandais, je suis un peu plus circonspect sur leur cinéma, qui me parle un peu moins et qui se retrouve être assez mal structuré au point de vue du scénario et assez timide au niveau de la mise en scène, leur refus du champ/contre-champ donnant lieu à des plans-séquences interminables parfois. C'est par contre toujours bien cadré et ils arrivent à dire ce qu'ils veulent avec. Ce qui est, reconnaissons-le, la marque des grands. Après, l'histoire reflète bien leur idéologie, que l'on peut considérer comme facho d'un certain point de vue mais qui se révèle aussi très libératrice en ces temps troublés (comme le sont les vigilante movies au fond). C'est anar, drôle, jouant à fond sur le pathos et peignant un monde en pleine décrépitude, un monde où l'homme s'est effacé. L'humanité surgit pourtant par éclairs et ça donne lieu à quelques belles scènes. Les acteurs sont au top bien sûr, dans des rôles en or et qu'ils ne doivent pas avoir à jouer très souvent qui plus est. Pour les fans, c'est indispensables, pour les cinéphiles c'est une vraie curiosité et un vrai univers et pour les sceptiques, c'est à éviter. Pour ma part, j'ai toujours beaucoup de mal avec eux. D'autres critiques sur
Des ouvrières decident de faire liquider leur patron alors que celui-ci vient de faire délocaliser leur usine. Sortant dans un contexte approprié puisque sur fond de crise économique, "Louise-Michel" est un petit film complètement disjoncté qui, entre quelques petites longueurs, attache de par son style simple (beaucoup de plans fixes et de dialogues hors-champ) et ses quelques tranches savoureuses d'humour noir. Le tandem principal y est de plus très bien interprété, et l'on repérera également quelques guest-stars très efficaces qui complètent ce petit film pas inoubliable mais fort appréciable.
Hénaurme ! Une vraie réussite comico-sociale sur un scénario apparemment improbable mais en fait bien maîtrisé, de saynètes en saynètes, avec une distribution irréprochable, en tête de laquelle excelle le vrai/faux couple Louise/ Yolande Moreau Michel/ Bouli Lanners.
Avec le recul, ce film fait penser à "effacer l'historique" pour la critique de la société et la déshumanisation des patrons. Sauf qu'ici l'ouvrier se venge froidement. Sans état d'âme et à en une délectation cynique. J'adore l'humour noir caustique et froid. Typiquement du Nord. Excellent
Pour ce troisième long métrage, Gustave Kervern et Benoît Delépine délaissent le noir et blanc pour la couleur mais conserve cet humour noir et un brin décalé qui caractérise leurs films précédents ("Aaltra" et "Avida"). Camouflé par une ton absurde, ce road-movie n'en dénonce pas moins les travers du capitalisme et les abus d'un certain patronat. Le titre du film fait d'ailleurs explicitement référence à cette ancienne anarchiste qu'est Louise Michel. Kervern et Delépine, acteurs principaux de leurs premières productions, laissent ici la place à l'excellent duo Lanners/Moreau et on y perd pas au change. Cette comédie contraste avec celles, plus consensuelles, qui cartonnent au box-office et ça fait du bien. Rien de transcendant mais néanmoins plaisant.