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Bertie Quincampoix
103 abonnés
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3,5
Publiée le 21 mai 2020
Benoît Delépine et Gustave Kervern sortaient en 2008 ce film à la fois militant, engagé, grotesque et bourré d’absurdités en tous genres. Ici, Yolande « Louise » Moreau, une ouvrière licenciée comme une malpropre avec ses collègues, décide d’engager un pseudo tueur à gages, Bouli « Michel » Lanners, pour assassiner son ex-patron. Mais dans les méandres capitalistes de ce début des années 2000, rachat après rachat par des propriétaires toujours moins traçables, trouver le « vrai » responsable du licenciement peut s’avérer une gageure. Trash, délirant, irrévérencieux : dans la plus pure tradition de Groland, d’où sont issus les deux réalisateurs. Avec en prime, la participation de nombreux amis du duo (Poelvoorde, Kuntz, Dupontel, Kassovitz, Siné, Katerine, Salengro...).
Après "Aaltra", film drôle, décalé et mélancolique et "Avida" , OVNI incompréhensible et extrème, Delepine et Kervern reviennent troubler les spectateurs avec "Louise Michel". Fidèles aux thèmes déjà abordés dans leurs deux précédants films "Louise Michel" est une comédie acide sur la société, la base du scénario a une résonance spéciale compte tenu de la situation economique actuelle et c'est voulu, en effet ils travaillent souvent à partir de l'environnement présent. C'est aussi pour ça qu'ils sont passés à la couleur, le besoin de quitter le monde onirique pour entrer dans le monde réel. Si on arrive à passer au dessus du choc que peuvent parfois laisser les images on découvre un film social et drôle, un regard cru, acerbe mais étonnement juste sur l'aspect grotesque de la nature humaine et la société contemporaine. Passant d'un personnage paranoïaque à un couple écologiste dépressif sans oublier des patrons privés d'humanité (relation enfant/pere adoptif) on comprend que la galerie de personnages présentée est une illustration grossière du monde d'aujourd'hui et qu'a une situation extrême vient une réponse extrême (pollution/écologie, détérioration du monde du travail/meutres). Parabole de nos angoisses les plus actuelles et vivaces le film n'en ai pas moins une comédie et porté par deux grands acteurs que sont Bouli Lanners et Yolande Moreau, il atteint parfois des sommets d'humour noir, absurde et tranchant. Le film remet en question le monde tel que nous le construisons, société impersonnelle, froide et cruelle qui conduit à l'aliénation de soit même par des institutions mal faites qui rabaissent ou profitent de la différence. On ressent dans ce cinéma là le besoin de tordre ce qui semble trop droit comme Louise avec les poteaux, on a besoin de ce cinéma percutant et parallèle pour sortir du conformisme des comédies/Cinemas actuelles. Qu'est ce que c'est "Louise Michel" ? Ni plus ni moins qu'un film de Ken Loach sous acides.
Lorqu'un matin elles découvrent leur usine vide, Louise et ses collègues ouvrières décident d'engager un tueur pour assassiner leur "patron voyou". Pour les plus distraits, le titre du film fait évidemment référence à la Commune. Le film de Delépine et Kervern est sans aucun doute subversif au sens où il légitime la vengeance et le meurtre du patron. Encore que ce sera plus compliqué que cela puisque derrière ce dernier, il y a les actionnaires, les fonds de pension, toute la nébuleuse de l'insaisissable capitalisme mondialiste. Et ce sera d'autant moins simple que Louise embauche Michel, un artisan travaillant dans la sécurité mais surtout un benêt incompétent doublé d'un fanfaron. Son duo avec Louise, elle-même particulièrement demeurée (Yolande Moreau dans son registre Deschiens) accumule les bourdes. Le film navigue aux confins de l'irréalité en mélant humour noir et macabre à un comique corrosif, dans l'esprit du Groland de Canal Plus dont Delépine et Kervern sont les auteurs. Sans embarras de morale, il touche au sordide aussi, spoiler: quand Michel prétend utiliser des malades en fin de vie pour accomplir sa mission! Il émane du film, de la mise en scène, un sentiment d'humanité sinistrée et grotesque, caractérisée par un capitalisme crapuleux et impitoyable que contestent deux prolos crétins. Cette combinaison comique, associée à des situations singulières, fonde le contenu et le style atypique de la comédie.
Film essentiel dans un cinéma français coincés entre films d'auteur pour bourges et comédie pour beauf (j'caricature mais c'est à peu près ça), quelques films sortant du lot de temps en temps. Bref, l'impression de découvrir l'émergence d'un ciné indé et sincère, trash et poétique, décalé et violent, anti-social et anti-conformiste (comme on pouvait en voir avant et rarement maintenant), à la mise en scène épuré aux cadrages maitrisé qui priviligie l'idée de la simplicité travaillée, un cast' de purs bouilles loin des carcans esthétiques véhiculés par un cinéma marketing, qui traite d'un constat social navrant avec une ironie mordante, on se sent enfin aimé et compris dans un film, recentrant les yeux du cinéma sur la masse et les prolos, reinstaurant une lutte des classes en un western-road-Bernie-like movie unique. Merci et bravo.
Si vous aimez l'humour iconoclaste de Jean Pierre Mocky et bien sûr de Groland, alors vous devriez apprécier ce petit film pas si bête, qui sur un scénario assez mince parvient à enchaîner les situations drolatiques.
Delépine et Kervern sont complètement à la masse, un univers absurdes et même carrément débile toute en étant jamais nul ou ridicule. Du mauvais goût et de la satire sociale, casting irréprochable et idéal, un humour noir jouissif.
Quand les auteurs de Groland s’attaquent au cinéma, c’est forcément pour faire du cinéma qui tâche ! « Louise-Michel » est donc un film bien barré mené tambour battant par le duo comique de l’année : les géniaux Bouli Lanners et Yolande Moreau. L’histoire, c’est celle d’un groupe d’employées d’usine qui se retrouvent au chômage du jour au lendemain et qui vont décider de faire liquider leurs salaud de patron en regroupant leurs maigres indemnités, et c’est Louise (Yolande Moreau) qui se charge du recrutement du tueur à gage. « Louise-Michel », comédie noire où l’on rit jaune, beaucoup et parfois pas du tout, est aussi un film anti libéral et politiquement bien à gauche, une farce politique et burlesque qui dénonce autant qu’elle nous réjouit. Ce film plonge dans la subversion tout azimut au point de proposer certaines séquences carrément trash (la jeune fille cancéreuse…), mais qui en disent long sur un certain état de notre société. Lanners et Moreau sont impayables dans des rôles écrits sur mesure, et la plupart des guests star font des apparitions détonantes : Mathieu Kassovitz, Christophe Salengro ou encore Albert Dupontel (pour ceux qui ne sont pas sortis trop vite du cinéma). Certaines scènes carrément énormes : comme celle où Louise s’esclaffe au PMU devant un épisode d’Aglaé et Sidonie : c’est carrément du culte en devenir ! Il faut cependant regretter que la mise en scène soit à ce point délaissée. Malgré tout, « Louise-Michel », sorte d’anti « Ch’tis » se révèle comme l’une des meilleures comédies française de l’année et c’est déjà pas mal!
Donne l'impression d'un gros gâteau plein de crème qu'il faut avaler sans broncher parce qu'il y a urgence, que l'époque est devenue trop c... Manque de bol, je n'ai pas ri, ou tout juste souri. Car si cet humour-là, désespéré, un peu funèbre, colle à l'actu comme dans Groland sur Canal, pour un film, il faut déployer autre chose, des trucs plus fins aussi. Les dialogues sont infâmes, il y a plein de choses inutiles et la psychologie est à ras du sol. De plus, ça sent les grosses ficelles US comme ce sifflement entendu, horripilant... Donc je me suis barbée, approuvant la dénonciation des impostures actuelles, mais j'ai trouvé ça très rire jaune, dans le genre Hara Kiri à une époque, bouchon trop gros poussé trop loin (tue l'effet) : c'est perso quand même, tout dépend de quoi on rit instinctivement, chacun ses degrés et son style !
Un film avec un arrière goût de film belge! On aime ce décalage. Les acteurs jouent merveilleusement bien leurs rôles. Yolande Moreau est égale à elle-même.
Malgré sa redondance sur la durée de certaine séquences, Les réalisateurs de Altraa nous ont servis un film drôle, parfois un peu lourd, mais plaisent à regarder...
Un film complètement cinglé porté par un duo d'acteur (Moreau et Lanners) magnifique en abrutis cherchant à se venger d'un patron. Se basant sur un contexte économique réaliste (fermeture d'usine en loucedé), le film part totalement en live et en road movie cinglé. Le film présente un humour noir presque sordide qui fait vraiment marrer tout du long. La réalisation est, comme d'habitude chez Kervern et Delepine, basé sur les plan fixe et les long plan séquence, et dans cette optique le film est une pure réussite.
Ça démarre laborieusement, avec une Yolande Moreau assez inaudible, entourée de personnages à son diapason, et puis, l'illumination: Bouli Lanners, parfait, dans son rôle le plus réussi, réveille Yolande et le film et nous offre des scènes parfois limites (la marque de fabrique des auteurs) mais presque toujours drôles et inventives. Et la dernière heure passe toute seule, on aurait pas cru au début!
Une comédie noire comme l'ébène, très méchante avec un discours anar complètement assumé et catharsique. C'est vraiment drôle, une galerie de personnages parfois pittoresque, touchant, monstrueux, des situations à la limite de l'absurde, puis une histoire qui part d'un argument assez attractif (des ouvriers veulent engager un tueur professionnel pour buter leur patron malhonnête) pour déboucher sur un récit vraiment inattendu et plein de surprises. La mise en scène, elle, est quelque fois inspirée et d'autre fois pas, puis l'image n'est pas soignée avec une mise au point un peu approximative.