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Un visiteur
3,0
Publiée le 29 juillet 2013
Ce film illustre bien les rapports, entre maitres et domestiques. Cependant je suis très déçu par la fin, qui à mon sens manque d'originalité et a été baclée.
Un film de rôles féminins, avec la crème des comédiennes françaises. La composition de Sandrine Bonnaire domine, la personnalité de Sophie la bonne toute entière affectée par son analphabétisme, la carapace qu’elle se crée pour vivre avec, le dissimuler et surmonter sa honte, ses désarrois, toute la rigidité et l’introversion que cela impose, tout est remarquablement joué. Cet handicap est en même temps une superbe métaphore de l’infériorité sociale. La satire sociale sonne juste mais elle reste un peu attendue, avec les personnages de bourgeois blessant malgré eux, par atavisme de classe. C’est la limite du film, un Chabrol de bonne cuvée mais sans surprise, manquant du supplément d’inspiration qui le hisserait au niveau du chef-d’œuvre.
Mouais. Je suis pas convaincu par ce film. Je l'avais bcp aimé quand je l'avais vu en 95 et plus je le vois plus je vois les défauts qui sont nombreux. Déjà la mise en tension du film est mal aboutie, trop précipitée, certaines scènes sonnent faux ou sont maladroites comme celle de "Etes-vous une salope ?". En fait ça manque de subtilité. Certes c'est un des meilleurs films de Chabrol, mais prévisible et les 2 personnages de Huppert et Bonnaire sont trop caricaturaux pour être vraiment crédibles. Une bonne qui répète comme un perroquet "J'ai compris" à tout bout de champ, je sais pas mais moi je la garderais pas, en tout cas ça m'inquiéterait. Manque de subtilité je disais. Personnages pas assez approfondis ni certaines problématiques. on aurait pu imaginer en toute logique que Jean-Pierre Cassel n'en reste pas là avec les lettres ouvertes par la postière. eh bien non, même pas une réclamation à son chef ou une convocation de Jeanne par celui-ci. Tout est survolé, jamais vraiment analysé. De même les 2 blessures de Jeanne et Sophie, on aurait aimé les voir un peu plus complices aussi. Mais Chabrol en a voulu ainsi. Par contre les acteurs sont tous excellents (mention spéciale à Jacqueline Bisset selon moi) et la mise en forme est brillante comme d'hab avec Chabrol. J'aime bcp aussi la musique de ce film qui colle très bien avec l'atmosphère. Dommage en fait : ça aurait pu faire un super film !
"La Cérémonie", un excellent Chabrol. Interprété par deux des plus grandes actrices françaises (Isabelle Huppert et Sandrine Bonnaire), le film s'avère prenant de bout en bout. Certains pourront trouver l'intrigue lente, donc ennuyeuse, au contraire je pense que cette "lenteur" est volontaire car participe au suspens et au caractère inéluctable des choses. Tout, dans le film, amène à cette fin. La tension (ressentie par Sophie et donc par le spectateur) va crescendo. Comme je l'ai écrit plus haut, les deux interprètes principales sont formidables (Huppert, comme à son habitude, quelque peu délurée, et Bonnaire qui parvient souvent à se montrer effrayante), mais les autres comédiens ne sont pas en reste (mention spéciale à une toute jeune Virginie Ledoyen qui faisait déjà montre de ses talents d'actrice). "La Cérémonie" est donc un film à voir. Un drame, avec quelques touches d'humour (de la part du personnage interprété par Huppert). Comme le disait si bien son réalisateur lors d'une interview à propos de ce film, il ne s'agit plus de "lutte des classes" mais bien de "guerre des classes" dont il est question dans "La Cérémonie".
Incompréhension totale ! Non pas parce que le film est trop compliqué mais je n'ai toujours pas trouver le sens et l'intérêt du scénario. Première partie ennuyante, deuxième partie longe, gênante. Même si Jacqueline Bisset incarne la bourgeoise à merveille le plat et le manque de déroulement me conduit à donner cette mauvaise note. Décevant.
Un chef-d’œuvre de Chabrol ( pléonasme) le scénario est adapté d un célèbre fait divers qui a défrayé la chronique dans les années 30 : celui des sœurs Papin. Tout est magistralement orchestré, rien n est laissé au hasard par le maître. On en ressort grandi !
"La Cérémonie" de Claude Chabrol s'inspire librement de l'affaire Papin ( même période que l'affaire Violette Nozière) . Nous retrouvons ici Isabelle Huppert ( excellente) dans un rôle étrange et mystérieux : une postière au passé trouble . Et une bonne , Sandrine Bonnaire (parfaite), introvertie et hors du monde . Je pense que ce film est une critique de la société , d'un coté les bourgeois , de l'autre la classe ouvrière . Frustration , jalousie , mystères , drame . Très bon film ! Coupe Volpi de la meilleure actrice pour Sandrine Bonnaire et Isabelle Huppert . César 1996 : Meilleure actrice pour Isabelle Huppert.
On regarde ce film avec on ne sait quel entrain mais on le regarde, ce demandant sur quoi cette histoire d'amitié entre une bonne analphabète et une postière va donner.
Et puis cette scène arrive, sans prévenir, nous bluffant totalement. On s'y attendais peut-être mais quand même ! Surprenant.!
En bref, L'un des meilleurs film de Chabrol et l'une des plus poignante interprétation d'Isabelle Hupert : pour dire !
Troublant mais surtout terriblement surprenant, La Cérémonie, marque le spectateur. Le drame de Chabrol commence "gentillement " puis bascule petit à petit dans quelque chose de beaucoup plus grave, jusqu'à atteindre le point de non retour.
Un bon film, qui tarde un peu à démarrer, mais qui est une véritable performance d'actrices (Sandrine Bonnaire & Isabelle Huppert). Surprenant et intéressant même si le film a un peu vieilli.
Chabrol en train de convaincre que les pauvres ont tous autant de droit à prouver leur existence auprès ou sans les riches. Avec La Cérémonie, Chabrol offre à deux filles pauvres incomprises et insouciantes, dexprimer leur désarroi dans l'impertinence et l'insensibilité, sans promener dans leur tête le souci de savoir de quoi demain sera fait et jusquoù leur désir de vengeance les mènera. Les pauvres de Chabrol nont pas besoin de loffrande salutaire ou de la compassion des autres pour survivre ou échapper à leur désintégration ontologique par la haute société quils côtoient malgré tout. On apprend que lorsquon est mal accueilli quelque part, il est difficile pour le reçue de trouver sa place plus tard dans la difficulté pensée de trouver le confort sans peur et sans remords et sous lintimidation de celui qui a mal reçu, celui-là peut toujours ignorer la faute quil a commise, car le riche ne souffrira à aucun moment de culpabilité, en proposant de rendre un service mais aura toujours lingratitude de balancer un mouchoir sale dans la figure du pauvre ou de le réduire au minimalisme de sa personne. Les deux filles de La Cérémonie, Jeanne et Sophie porte en elles ses blessures, originaires dun passé criminel quelles partagent toutes les deux en commun mais qui restera même aux travers de leurs confidences, quelque chose dobscur et détouffé par le temps. Chacune répond au temps à sa façon et selon ses moyens, Jeanne (Huppert pleine dénergie au charme insolent) na pas froid aux yeux ni à sa langue. Cette attitude gonflée vaut ladmiration de Sophie (Bonnaire aux silences lourds jusquaux regards), complexée par son illettrisme, puis à la recherche dun épanouissement sous linfluence de Jeanne. La Cérémonie est mise en oeuvre à un classicisme qui fait froid dans le dos, fidèle aux lois Chabroliennes.
La Cérémonie montre les conflits que peuvent avoir des classes sociales opposées. C'est un drame psychologique, porté par deux actrices fabuleuses : Isabelle Huppert, et surtout Sandrine Bonnaire qui interprète magistralement son rôle. Claude Chabrol prend son temps, lentement mais bien, pour mettre en place l'intrigue, et pour finir comme souvent : en apothéose. Toutefois, si c'était moins académique et lent j'aurais sans doute augmenté ma note. La puissance du film ne se trouve certainement pas dans la mise en scène qui est basique de chez basique, mais dans les deux personnages au centre de ce film à qui tout oppose au niveau de la personnalité : Sophie est énigmatique, troublante et réservée (c'est ce qu'elle laisse croire du moins) ; la postière a un caractère instable, c'est d'ailleurs elle qui va entraîner Sophie dans sa folie. On devine dès le milieu du film la fin, par le titre(ça laisse planer un doute), et par l'avancée au fur et à mesure de l intrigue ; ça ne m'a pas empêché de le suivre avec intérêt. C'est intéressant et étrange de voir comment en quelques secondes tout peut déraper, de voir qu'un/une inconnu(e), en apparence normal(e), va faire de ta vie un enfer du jour au lendemain. C'est une œuvre curieuse, qui, certes, ne peut pas plaire à tous le monde car il y a un sérieux manque d'action, néanmoins elle est dotée d'une ambiance particulière.
Sophie est engagée comme domestique dans une grande demeure de campagne. Elle rend la maison impeccable... et use de toutes les combines pour éviter que l'on découvre qu'elle est analphabète. Elle se lit d'amitié avec la postière du coin, une femme mauvaise qui a horreur de ses patrons. Tout ceci dérapera peu à peu... Claude Chabrol se complait comme à son habitude à dépeindre la bourgeoisie française, avec un ton grinçant et un humour noir discret. Outre ses célèbres scènes de repas faussement anecdotiques (nombreuses ici !), le réalisateur parvient également à livrer une véritable capsule temporelle des années 90. Par exemple, les riches ont la télé par satellite et des centaines de chaînes, les pauvres le vieux petit écran et les émissions de l'époque du service publique (les Minikeums !). Au-delà de cela, Chabrol s'avère avec "La Cérémonie" particulièrement pessimiste, tant aucun personnage n'est à sauver. Les bourgeois apparaissent à bon fond mais déconnectés, et surtout méprisants. Ils infantilisent leur bonne, lui confient des tâches hors de son cadre, ou osent la commenter ostensiblement alors qu'elle est dans la pièce d'à côté. De l'autre côté, c'est la haine qui gouverne. Sophie (glaçant Sandrine Bonnaire) a un passé chargé, et son illettrisme lui pèse sérieusement. Il ne sera pas difficile pour la postière malfaisante (espiègle Isabelle Huppert) de la mettre de son côté. Elle qui a aussi un lourd passif, et une vraie jalousie envers cette famille en particulier. Avec une mise en scène précise, Chabrol rendra ce récit de plus en plus malaisant, entre haine et mépris, jusqu'à un dernier acte terriblement tendu et sinistre. Tout le monde n'appréciera pas, entre les personnages antipathiques, le faux rythme de l'ensemble, et le ton sombre, mais à mon sens "La Cérémonie" fait partie des belles réussites de Chabrol.