Aux dires mêmes de Lubitsch : « La Mégère apprivoisée transférée dans les montagnes bavaroises. » Et la plus populaire des comédies qu'il a réalisé en Allemagne. Normal, le film n'a pas le côté grosse farce que l'on trouve dans La chatte des montagnes ou Je n'aurais pas voulu être un garçon, par exemple. Au contraire, il y a déjà un certain degré de sophistication dans les dialogues (enfin, les cartons qui en tiennent lieu) et un comique de situation qui préfigurent sa fameuse "touch". Enorme performance de Henny Porten qui joue les deux soeurs, l'une revêche, l'autre sentimentale.
Je commence à avoir une certaine idée du style de Lubitsch dans les années où il a tourné ses films en Allemagne, et vous en conviendrez avec moi, sa patte a déjà donné dans sa jeune carrière quelques réussites. "Les Filles de kohlhiesel" aurait pu en faire partie si le final n'était pas aussi banal (il a vraiment tout gâché le p'tit coquin). On n'est pas passé loin d'un bon film car avec ce style si reconnaissable, il impose ici des situations et personnages avec un sens aigu de la caricature qui prête souvent à sourire : en témoignent le comportement des deux soeurs Kohlhiesel ou les scènes de la vie quotidienne de Liesel une fois mariée. Mais avec un malheureux sens des convenances, Lubitsch a orchestré un revirement de personnalité de Liesel absolument regrettable pour le film, ainsi que cette fameuse fin que je ne saurais qualifier de peur d'être grossier... Vraiment dommage.
Pas un film muet marquant, mais le tout se visionne agréablement grâce à la mise en scène rigoureuse d'un Ernst Lubitsch en très bonne forme et aussi pour l'interprétation de son casting. Emil Jannings et surtout Henny Potten ( qui possède deux personnages ) nous font passer un bien agréable moment.
Film muet et burlesque d'un roi de la comédie mais ici pas grand chose de drôle. Scénario médiocre et le jeu des acteurs est vraiment pousser jusqu'au ridicule. Visuellement faible, film à voir uniquement parce qu'il est un des premiers de Lubitsch.
Cette variation de "La Mégère apprivoisée" de William Shakespeare est certes originale mais on n'est pas près du meilleur Lubitsch, même de sa période muette allemande qui recèle de petits bijoux comme "Je ne voudrais pas être un homme" ou même d'un petit chef d'oeuvre, "La Princesse aux huîtres". Mais si le rire n'est pas provoqué par la plus grande finesse, alors que c'est la marque de fabrique du cinéaste, il est tout de même fréquent et franc. Le jeu des comédiens est très bon en particulier celui d'Emil Jannings et de Henny Porten, aussi à l'aise dans le rôle de la fille douce et charmante que dans celui de celle brutale et caractérielle. Une petite curiosité qui rien que parce qu'elle est de Lubistch se doit d'être vu.