The Box avait typiquement le genre de pitch qui attise beaucoup ma curiosité, et le moins que l'on puisse dire c'est que le début nous plonge relativement vite dans des questionnements intéressants, des mystères intrigants et un climat angoissant de paranoïa. Quand le film évoque la philosophie de Sartre, le regard que les autres ont sur nous, le fait de se connaître soi-même ou non, utilise de belles métaphores
(la boîte symbolisant à la fois la maison, la voiture, la télé ou le box de travail)
et multiplie les théories amusantes ou extrapolées autour de l'origine de cette boîte et de son créateur, il est plutôt très réussi. En revanche, dès qu'il pointe du doigt l’égoïsme et le matérialisme de notre société, il se vautre régulièrement. En effet, Arthur n'est pas aussi égoïste que cela
vu qu'il prépare une prothèse de pied pour sa femme
, et la critique du matérialisme tient plus du puritanisme que de la raison, comme si se faire plaisir était tout le temps un tort. Sinon, j'aurais bien aimé que le film explore plus en détail la mécanique du choix et des conséquences qui vont avec, mais la seconde partie du film préfère se vautrer dans un joyeux bordel fantastique, religieux et mythologique, où Zeus (symbolisé par la foudre), les extraterrestres, Adam et Ève (la boîte étant la pomme), la boite de Pandore, la notion de sacrifice, le paradis, l'enfer et le purgatoire se mélangent dans un foutras idéologique obscur, idiot et peu cohérent
(où la boîte serait un test religieux effectué par des martiens sous fond de philo Sartienne): Soit Arlington est un messager de Dieu et alors cela voudrait dire que Dieu tue des gens pour les tester, soit Arlington est un alien qui peut contrôler (et tuer, saignements de nez) les humains et pourtant prend le temps de les tester.
Dans tout cela, rien ne tient vraiment la route puisque le scénario peut à la fois défendre le "on récolte ce que l'on sème" et la théorie moisie du destin, prétendre que les personnages ont eu le choix et dans la foulée nous exposer les événements en cédant aux principes du déterminisme et du fatalisme, et blâmer outrageusement les protagonistes alors qu'ils n'avaient que l'illusion du choix (le bouton est appuyé par désespoir, à cause des problèmes professionnels du couple). Du côté des acteurs, si James Marsden m'a convaincu, j'ai eu du mal avec Cameron Diaz sur certains passages dramatiques. Frank Langella est clairement au-dessus du lot, bien aidé par son personnage étonnant. Au final, The Box aurait pu (dû) être un thriller qui questionne intelligemment sur le choix et notre monde, au lieu de cela il tombe malheureusement dans une bouillie intellectuelle philosophico-fantastico-spirituelle assez incohérente, contradictoire, labyrinthique, inaboutie (il manque des réponses, surtout pour le rôle de la NASA dans tout cela) et cédant aux horreurs du puritanisme, du déterminisme, du fatalisme et du destin.