Là où Tarantino a décidé de s'arrêter, Rodriguez a décidé de poursuivre. Pourquoi pas, après tout Rodriguez sait amuser le spectateur avec du grand n'importe quoi en y apportant une certaine efficacité. Plutôt que de rendre un hommage à la « blaxploitation », un sous-genre du cinéma bis 60/70, notre ami décide d'appliquer ce concept à l'autre « minorité » majeure, dont il fait partie, les latino-américains. Et après 30 ans de carrière et de « sous-fifreries » (un beau néologisme ça), Danny Trejo va enfin occuper le haut de l'affiche en campant « Machete », un ex-flic mexicain ultra badass dont l'arme de prédilection est... le machette (« étonnant non ? » comme dirait Desproges). Il en résulte une œuvre fondamentalement débile mais somme toute amusante, très efficace, bien foutue mais parfois agaçante tellement ça va loin. Tous les ingrédients classiques inhérents à l'exercice hommage sont là : des fesses, des nichons, des membres arrachés, des explosions tant grotesques qu'inutiles, des clichés assumés, des incohérences énormes, du crade, un manichéisme grossier, un certain humour. Bref, un beau foutoir qui tient en haleine grâce à la patte de son réalisateur et un casting aussi étonnant qu'amusant (Jessica/Michelle rrrrr..., De Niro, Seagal, « Nash Bridges », Lohan et quelques habitués de Rodriguez : Marin, Fahey, Savini).