Arrivé au cinéma sur le tard, son facies particulièrement reconnaissable le cantonne le plus souvent dans des rôles de dur à cuire. C'est le cas dans Machete où Danny Trejo manie la machette avec dextérité, et si vous n'en avez pas pour votre argent, vu le niveau gore du film, vous en aurez pour vos yeux et vos oreilles. Le sang coule à flots et les séquences de pure hémoglobine ne vous seront jamais épargnées. Entre les mains coupées, les têtes tranchées et autres violences gratuites, vous choisirez entre le coupe-coupe de Danny Trejo et le katana de Steven Seagal. Ce dernier a quelque peu engraissé et endosse, une fois n'est pas coutume, un rôle de méchant dealer qui veut éliminer Machete. Remarquons au passage qu'on ne l'aperçoit que sur un écran d'ordinateur portable, hormis la scène finale. Cela lui évite de nous montrer ce qu'il ne sait plus faire : du combat rapproché. Pour compléter le tableau, le gros trafiquant s'acoquine avec un sénateur corrompu, incarné par qui, devinez ! Robert de Niro qui est venu se fourvoyer dans ce nanar à deux euros six cents. Ce n'est pas sa première expérience dans des films de série Z qu'il a tendance à enchaîner depuis quelques temps, le navet casse-croûte par excellence. Soit, il s'ennuie chez lui, soit il manque de pépettes pour sombrer dans la vulgaire daube commerciale. Qui plus est, ces trois acteurs ne sont plus tout jeunes et font peine à voir dans une histoire à la limite de la débilité mentale. Il est vrai que Trejo et Seagal sont des habitués de ce type de films où il ne faut pas chercher plus loin que le bout de son pied. Et puis franchement, Danny Trejo en super héros d'1 m 67, on rigole. Le scénario offre tout juste le mérite de distraire (le mot est doux) pendant 1 h 45. Les acteurs n'ont aucun charisme, la trame frise le degré zéro de la bêtise humaine, les scènes sont absolument invraisemblables. Le héros (si on peut le désigner ainsi) reçoit des coups de machette, une balle dans la tête, s'extirpe d'une voiture accidentée qui explose et il est toujours là, bien campé sur ses courts mollets. Les infirmières en minijupe complètent le décor et le blessé s'en tire avec deux bisous. Bref, vous l'aurez compris, ce film est une sous-production de chez Tomato Ketchup à oublier très, mais vraiment très rapidement. Un desperado 2 Bis aussi stupide que méchant. Décidément, Roberto Rodriguez ne s'améliore pas, ce qui ne donne pas envie de voir la suite.