Bon, je le dis de suite, je n’ai pas trouvé ce film aussi consternant que certains le disent. Ce n’est pas bon, malheureusement, mais c’est loin d’être indigent.
D’abord car le film surprend agréablement par certains aspects, là où je ne l’attendais pas. C’est le cas de la bande son par exemple, classieuse, et en tous les cas bien plus réussie que la moyenne des DTV qui jouent dans la même catégorie que ce film. Ensuite, c’est vrai que Lamas à un look improbable, et qui pourra réellement insupporter. Mais curieusement l’acteur s’en tire pas mal, parvenant à faire oublier ce qu’il est habituellement dans ses métrages. Il casse son image, et le fait assez bien, même si c’est sûr qu’un acteur plus talentueux aurait sûrement pu davantage porter le métrage. Autour de lui, c’est la galerie des anonymes, en dehors de Michael Paré, qui campe l’antagoniste de service, avec son monolithisme légendaire. Honnêtement certains le trouve plus convaincants que Lamas dans ce film, pour ma part je l’ai trouvé transparent. J’ai même du mal à retenir une scène avec lui, c’est dire !
Arnaque sanglante propose une histoire basique, qui chercher à se tarabiscoter pour faire oublier cela. La deuxième partie du film devient tortueuse, avec un final à rebondissement qui pourra peiner à convaincre. Le souci c’est que le film n’est pas vraiment ludique, et sa narration plutôt chaotique n’a rien de passionnant. Il y a réellement beaucoup de longueurs, de choses pas crédibles, et du coup, à force de vouloir faire oublier son classicisme le film finit par verser dans des lourdeurs mal venues. On sent qu’il y a un peu plus d’ambition que dans la moyenne des DTV du genre, encore une fois, comme le montre une fin qui essaye de se démarquer, mais c’est bien maladroit, et c’est dommage. Peut-être que prendre davantage le chemin « film d’action » aurait été préférable.
Car en effet Arnaque sanglante n’a rien d’un film d’action. Il y en a même bien peu malgré quelques scènes chocs (un meurtre assez violent par exemple). Pas mal mis en scène, ce métrage souffre cependant de décors vraiment quelconques et d’une ambiance sans relief. Esthétique de téléfilm peu reluisante qui rend aussi moins crédibles les ambitions affichées par l’histoire. Beaucoup d’intérieurs avec des murs gris, une photographie grisâtre elle aussi, Arnaque sanglante ne retient pas l’attention.
En conclusion, je dirai que ce métrage refuse d’être trop basique et linéaire, et c’est plutôt une bonne chose. Mais cela aurait nécessité beaucoup plus de maitrise et d’application pour réellement convaincre, même si certains points sont peu critiquables comme la bande son. Mais ce ne sont pas les aspects les plus essentiels d’un film digeste. 2