Malheureusement, le film ne se révèle pas si utile que ça. Nicolas Hulot, quelques mois après Home, qui avait fait l'objet d'un réel batage médiatique, sort son Syndrome du Titanic, dans la même veine, qui n'est pas mieux que Home. Home avait cette utilité en ce sens qu'il nous faisait comprendre qu'il fallait faire gaffe à ces multiples endroits magnifiques. Ici, Hulot et Lièvre nous parlent de la mocheté du monde, afin de « rectifier » le tir et d'améliorer la situation écolo-socio-économique. Mais à force de brasser tant de thèmes (qui sont tous très liés, on est bien d'accord), le film perd sa cohérence, et se perd, comme il perd son fil conducteur. Il finit par répéter quinze fois la même chose, alors qu'il aurait pu être mieux organisé afin de gagner en clarté, et en objectivité. Et l'autre défaut du film, c'est de trop esthétiser la mocheté, ce qui fait que le spectateur en est presque moins touché, car la pauvreté et la misère sont si bien filmées qu'elles en deviennent presque belles! Aussi, les réalisateurs ne parlent pas d'agriculture, des questions qui chauffent! Puis on pourra noter enfin également une voix off trop lourde et terriblement monotone. Le film en devient trop bavard. Des qualités malgré tout: le message politique que le film transmet est indispensable, la popularité de Hulot va faire qu'une partie en plus de la population va prendre conscience de l'urgence de la situation, la musique est forte agréable, et beaucoup de plans valent malgré tout vraiment le coup. Enfin, j'aimerais établir une continuité dans les films écolos: on a eu Home, qui montrait donc la beauté d'un monde en perdition, puis le syndrome, qui montre la mocheté d'un monde en perdition, et on aura bientôt le dernier film de Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global, qui ira encore plus loin, parce qu'il proposera enfin des SOLUTIONS, et qu'il promet d'être plus terre-à-terre! Parce que prendre conscience, c'est bien, mais agir, c'est encore plus important...