Les Intrus est un petit film d’horreur soft, plutôt sympa et divertissant, bien que manquant un poil de piquant.
Au casting on trouve des actrices de qualité, et notamment Emily Browning, qui, lorsqu’elle trouve un rôle dans ses cordes peut être redoutable, comme ici. Très à l’aise, elle impose son style vaporeux et une ambiguïté intriguante. A ses côtés Elizabeth Banks surprend dans un rôle rêche et pas facile, et Arielle Kebbel se montre très honorable, tout comme David Strathairn, qui au milieu de toutes ces dames reste discret, mais parvient malgré tout à ne pas se faire complètement oublier. Dans l’ensemble le casting est donc convaincant.
Le scénario est évidemment sublimer par sa fin, car pour le reste le film est mystérieux, assez prenant, mais pas toujours tonitruant. On sent quand même qu’il avance parfois un peu artificiellement, avec des manifestations fantastiques pas toujours très réussies, et globalement Les Intrus cède à des facilités qui pourront heurter un peu les amateurs du genre. Disons que Les Intrus à tendance à forcer le trait quelquefois, à tordre de façon un poil caricatural les évènements pour les faire rentrer dans son concept, audacieux et plutôt réussi malgré tout.
Pour le reste je regrette quelques effets de style fantastique un peu loupés, trop grandiloquents, et qui semblent joint ici sans grande fluidité. La mise en scène parvient à éviter cette surenchère, et le film bien qu’assez classique en termes d’ambiance, de décors, de photographie, offrant un cadre de maison bourgeoise isolée, presque académique, est soigné. Les Intrus ne va pas marquer outre mesure sur la forme, ni sur la bande son, ni sur ses effets horrifiques, discrets, mais on sent une série B de luxe, avec des moyens, et proposant donc un ensemble bien emballé mais sans grande surprise non plus.
Malgré tout j’ai passé un moment tout à fait sympathique avec Les Intrus, et sans se démarquer nettement du lot, c’est un petit produit prenant et efficace. Ça aurait pu être plus incisif, mais enfin, ne boudons quand même pas notre plaisir. 3.5.