Avis sur Rita, Sue And Bob Too !

Ce film qui fait grand bruit en Angleterre, reste quasiment inconnu en France et c'est bien dommage car nous avons là un petit bijou de fraîcheur libertine et de candeur immorale. Clarke nous dépeint la pauvreté sans faire de misérabilisme, nous montre que l'hypocrisie est universelle et que finalement le sexe est un excellent décompresseur. Une façon de filmer très originale, des actrices qui manifestement se sont beaucoup amusées, des dialogues cocasses, une fête rock complètement barrée et un ton et une conclusion qui ne s'embarrasse pas du politiquement correct. Un régal !

La filmographie du cinéaste anglais Alan Clarke est beaucoup moins connue et distribuée en France que celle des ses compatriotes Loach, Leigh ou Frears notamment.

Gus van Sant avait adapté en son temps, un remake d'un des titres de Clarke " Éléphant" qui lui valut la palme d'or à Cannes.

La sortie en salles de " Rita, Sue..." (1987) permet de rattraper un opus de Clarke dont le scénario provocateur, hédoniste peut faire vaguement penser à des titres majeurs de Bertrand Blier (" les Valseuses" surtout mais pas seulement).

Si la direction artistique, la photo ne sont pas d'une grande originalité, le scénario est pour le moins décapant. Il fera rire aux éclats certains tandis que d'autres pourront être courroucés par la liberté de ton du cinéaste.

Un bourgeois de la classe moyenne, marié à une femme un peu coincée, entame une relation sentimentale avec deux copines de la classe ouvrière, esseulées mais traversées par la joie de vivre.

On espère qu'avec cet opus, les éditeurs auront la bonne idée de redistribuer le reste de la filmographie de ce cinéaste inspiré qui n'a pas à rougir de la comparaison avec celle de Mike Leigh.

Film drôle, original, des clichés caricaturaux des années 80 dans un humour fin, des personnages au physique insolite, le tout distribué avec une pointe d’érotisme, des situations désopilantes, et surtout deux actrices très natures, que l’on pourrait croire naïves mais qui sont loin de l’être, c’est elles qui mène la dance... malgré les apparences.

Je ne vois pas très bien où Clarke veut en venir. Des relations sexuelles libres et priviligiant le plaisir. Cette histoire nous montre les 3 personnages sans le moindre sentiment. Des rapports totalement débarrassés de toute attention des dialogues insipides et une réalisation médiocre et sans invention.