L’autre enfer, est un Bruno Mattei honorable, qui ma foi mérite la moyenne. On n’est pas là dans le gros nanar qui tache, voir dans le navet. En fait ce film n’a qu’un seul très gros défaut : son interprétation. Malheureusement les acteurs sont totalement dépassés ici, et même si le cinéma bis italien ne nous a pas habitué à des sommités en la matière, là on est vraiment au ras des pâquerettes. Surjeu, inexpressivité ou surexpressivité théâtrale totalement invraisemblable, dialogues débités sans conviction, c’est une très grosse faiblesse. Pour le reste, ce n’est pas génial mais acceptable. Le scénario nous délivre un pot-pourri avec des éléments très divers, mais au final l’idée de base n’est pas idiote, et s’avère même assez originale. Si le rythme est très inégal, avec des moments de flottements, globalement ce n’est pas trop mollasson, et personnellement j’ai suivi la quasi 1 heure 30 de L’autre enfer sans déplaisir particulier. Mattei nous livre une mise en scène correcte, sans grande recherche mais suffisamment professionnelle. La photographie est plaisante, avec quelquefois des éclairages soignés et des scènes nocturnes pas trop sombres. Les décors sont par ailleurs agréables et bien exploités, c’est assez rare chez Mattei pour être souligné. Coté effets visuels, ce n’est pas Byzance, mais enfin il y a un ou deux effets horrifiques pas laids, et dans l’ensemble Mattei est assez intelligent pour privilégier l’épouvante pure au gore et aux effets sanglants. Coté musique, L’autre enfer est doté de bandes récupérées (on reconnaitra surtout celle de Blue Holocaust) ce qui n’est pas rare dans les Mattei. La musique en elle-même est donc réussie (surtout que la bande de Blue Holocaust est de toute beauté), mais elle n’est pas toujours utilisée à bon escient (lorsqu’elle couvre bêtement des chants religieux par exemple). C’est dommage.
Au final, L’autre enfer est acceptable, avec un rythme assez bon, pas d’énormes défauts en dehors de l’interprétation, et une atmosphère pas mal rendue, qui lui donne du charme. Ca ne vole pas haut bien sur, mais tenant compte du budget, de l’ancienneté du film, l’ensemble est regardable. On est dans de l’épouvante à l’ancienne fauchée, il est certain que pour apprécier L’autre enfer faut aimer cela, mais ce n’est clairement pas un navet ou un nanar.