Sorti en 1995, À la vie, à la mort ! nous plonge dans le quartier fétiche du Marseillais Robert Guédiguian, l’Estaque, aux côtés d’une petite bande qui se retrouve régulièrement au Perroquet bleu, un bar tenu par José (Gérard Meylan) et sa compagne Joséfa (Pascale Roberts), qui chaque soir offre son strip-tease, assurant ainsi à l’établissement sa petite clientèle. Toute l’équipe est incarnée par sa fidèle troupe d’acteurs – sans les citer tous, on notera la prestation somptueuse de Jean-Pierre Darroussin, dans le rôle d’un mari ne parvenant plus à payer ses crédits, et se clochardisant progressivement. Ode à l’amitié et à la solidarité des petites gens empêtrées dans des difficultés économiques, luttant à leur niveau contre un système qui les dépossède, ce long-métrage est typique de la filmographie du cinéaste phocéen : désespoir et espoir se côtoient dans un même mouvement.
J'ai vu ce film à sa sortie et avais beaucoup aimé un certain naturel allié à la faconde marseillaise. Revu aujourd'hui, quelle déception : tout ou presque sonne faux, la plupart des comédiens ne sont pas du tout convaincants (on peut sauver Ariane Ascaride et Gamblin du naufrage) et les dialogues, sous relent de grand soir et de prolétariat asservi, sont souvent grotesques, d'une naïveté qui confine à la bêtise. La seule raison de jeter de nos jours un œil "A la vie, à la mort" est de mesurer le chemin parcouru par l'auteur jusqu'à des œuvres nettement plus abouties comme "Gloria Mundi".
La scène d’ouverture est une belle trouvaille, qui juxtapose la grandeur d’une valse de Strauss et la laideur de pacotille des symboles de la société de consommation. Ensuite le scénario est ténu : il ne comporte que deux évènements dramatiques, qui génèrent pour l’un une scène très savoureuse (la discussion des potes sur la grossesse présumée), et pour l’autre une scène émouvante (la décision de Patrick). L’épaisseur du film tient plus à la galerie de portraits et à la peinture d’un univers de laissés pour compte Marseillais que livre Robert Guédiguian. Pas un film important, mais un film estimable, pour son humanité et le regard plein d’empathie porté par le réalisateur sur ses personnages et sur les sentiments et la solidarité qui les unissent et justifient ainsi son titre.
Dans le cabaret un peu miteux où la vieillissante Josépha continue de faire des strip-tease pour ses habitués, ils sont quelques uns à former une communauté chaleureuse et solidaire face aux difficultés du temps que sont le chômage et la précarité, ou face à leurs problèmes intimes: la solitude, la vieillesse, les problèmes de couple. Le reflet que Robert Guédiguian donne de ce groupe sympathique et modeste flirte avec le misérabilisme comme un condensé de toutes les galères populaires. Sa chronique du quotidien, à l'Estaque comme habituellement, et avec ses comédiens fétiches, a aussi les accents politiques d'un cinéaste engagé à gauche, dénonçant la société du travail et le patronnat. Partisan mais humain, le réalisateur montre comment ses personnages ne tiennent le coup que parce qu'ils sont soudés, fraternels. Sa vision sociale va à l'encontre de l'individualisme et de l'égoisme.
Si les protagonistes ne sont pas dépourvus d'humour, en bons méridionaux, le ton du film est cependant plutôt sérieux, sinon grave, épousant la somme d'incidents individuels et collectifs qui touchent le groupe, et l'état affectif des personnages. Avec sa réalisation pas très esthétique (simplicité ou manque de moyens?) et sa mise en scène décousue, avec ses langueurs et ses types sociaux un peu convenus, "A la vie, à la mort" n'est sans doute pas le film le plus réussi , le plus attachant de son auteur.
Voila un film vraiment délicat pour lequel je n'ai jamais su me faire une idée vraiment arrêtée. Il y a du bon et du moins bon et on ignore au final si l'on a passé un bon moment ou si l'on s'est tout simplement ennuyé. Je reste donc circonspect.
Par hasard, au ciné av mon Papa on a décidé d'aller voir ce film .. alors est ce un bon souvenir - car Papa DCD depuis- est ce la découverte de Jacques Gamblin 😍 - où est ce l'histoire de Cassos-Land du bistrot - proche de notre vie à lepoque- bref, allez savoir... En attendant nous sommes en 2022 et j'y repense nostalgiquement (ouais ça se dit, j'ai décidé 😜) voilà. J'avais 14 ans à l'époque. J'vous laisse compter! Donc oui je vous le conseille. C'est une bonne "parenthèse" pr une soirée. Et ça fait réfléchir à la vie 😇
Malheureusement, ce film est un peu trop long pour ce qu'il raconte. C'est lent, et certains passages n'ont pas grand intérêt. Au final, on ressort de là en étant un peu désorienté, sans vraiment savoir quoi penser. Il aurait fallu couper une quinzaine de minutes au montage pour donner plus de rythme à l'ensemble. Autrement, on retrouve avec plaisir la bande d'acteurs employés dans les films de Guédiguian. Et puis certaines scènes sont assez belles, tout comme certains dialogues qui apportent une certaine philosophie. Mais clairement, il ne fait pas partie de mes œuvres préférées de Guédiguian. Il faut dire que beaucoup de sujets difficiles sont abordés, notamment la précarité et le chômage. Ça en devient presque déprimant.
Robert Guedignian évoque dans ce film de nombreux problèmes de société tels le chômage, le vieillissement, la pauvreté, l’infertilité … . malheureusement le ton est souvent trop décalé pour parvenir à convaincre totalement.