Si le groupe de parole « Les émotifs anonymes » existe bel et bien, le terme « Les timides maladifs » voire plutôt « Les angoissés chroniques » aurait été plus approprié en ce qui concerne nos deux personnages principaux, Angélique et Jean-René. Parler à un(e) inconnu(e), prendre la parole en public, aborder une personne du sexe opposé… Ce sont des situations angoissantes que nous avons toutes et tous connues. Mais quand cette peur, cette angoisse, devient paralysante, et nous empêche de vivre, de connaitre des relations amicales, de dévoiler ses sentiments… C’est ce qui se passe pour Angélique et Jean-René, qui vont se rencontrer et être réunis par leur passion et leur profession commune qu’est l’univers du chocolat.
Arriveront-ils à passer outre leurs difficultés respectives ?
Angélique arrivera-t-elle à assumer le fait que c’est elle, la créatrice de chocolat au talent fou ? Jean-René arrivera-t-il, grâce à l’aide de son thérapeute et à sa volonté, à dépasser sa peur de tout ?
Car pour certaines personnes, et c’est plus fort qu’elles, préfèrent renoncer aux belles choses, rencontres, surprises que pourrait leur offrir la vie… Plutôt que prendre des risques.
Car Jean-René est sans doute plus « atteint » qu’Angélique, ce qui donne lieu à des scènes cocasses, des moments de comédie pure, très drôles (notamment la scène du diner au restaurant avec Angélique).
L’univers du chocolat est un très bel écrin concernant cet amour naissant plus laborieux que les autres : le chocolat, que beaucoup disent être un réconfort lorsqu’ils le dégustent, un « remède anti-déprime », un cadeau « valeur sûre » que l’on offre lorsqu’on ne sait pas toujours quoi offrir à Noël, à la Saint-Valentin…, se révèle être un délicieux cocon, une bulle de douceur qui réunit ces deux âmes identiques, ces âmes-sœurs.
Isabelle Carré, actrice française que j’affectionne particulièrement (un zoom lui sera prochainement consacré sur le blog), est excellente comme à son habitude, dans un rôle paraissant taillé pour elle, sur mesure. Quant à Benoit Poelvoorde, il est dans ce long-métrage comme on l’a rarement vu, drôle sans en faire des tonnes, touchant dans l’interprétation de son personnage qui semble lui ressembler sûrement, à certains égards, dans la vie.
« Les émotifs anonymes » est une petite comédie drôle et touchante, plaisante à regarder. Peut-être ne paiera-t-elle pas de mine de prime abord, mais c’est un long-métrage original de par le sujet qu’il « traite », et qui change dans le paysage cinématographique français, et cela fait du bien. Elle déculpabilisera toutes les personnes se sentant « différentes » (mais qui pourtant, sont loin de l’être !), et qui ne savent pas quel nom mettre sur leur « malaise ». Le réalisateur, Jean-Pierre Améris, lui-même, prenait part à ces groupes de parole, c’est dire ! (voir l’interview de ce dernier dans les bonus du DVD, très intéressante). Et s’il vous fallait une raison de plus pour vous inciter à voir le film : l’univers gourmand du chocolat, cela donne envie de… manger du chocolat. Avis aux amateurs ! (Non, mieux… visionner le film en mangeant du chocolat, quel délice !).
Mon analyse complète du film sur mon blog: reves-animes.com