Après avoir orchestré quelques séries animées à la fin des années 1970, le maître de l'animation Hayao Miyazaki livre sa première oeuvre avec "Le château de Cagliostro". Il nous fait suivre les aventures d'Edgar de la Cambriole, voleur virtuose qui va peu à peu s'intéresser à un mystérieux château où se trouve une princesse enfermée...
Alors on est ici bien loin des futures œuvres de Miyazaki comme "La Princesse Mononoké" ou "Le voyage de Chihiro", plus léger et moins poétique, préférant se concentrant sur l'aventure, l'action et l'humour. Et ça marche à merveille ! Démarrant sur les chapeaux de roue avec la sortie d'un braquage de casino, il ne nous laisse guère de répit et nous emmène dans une passionnante aventure sans temps mort où l'on navigue entre princesses, voleurs, trésors, contes ou autres secrets ancestraux.
Les héros sont vraiment attachants et intéressants, notamment ce voleur, talentueux, dragueur, imprévisible et capable de se sortir de n'importe quelle situation ainsi que ou cette princesse mystérieuse aux yeux bleus brillants. Miyazaki soigne aussi la galerie de personnages tournant autour d'eux, que ce soit ses complices, l'inspecteur ne cherchant qu'à le capture et face à eux, un méchant très méchant, mémorable, cruel et cupide à souhait. Efficacement, Miyazaki jongle avec brio entre plusieurs genres, n'hésitant pas à rajouter de l'humour, du polar ou encore de la romance à son récit, tout en gardant le suspense et le mystère sur plusieurs points. Entre cette course-poursuite ouvrant l'histoire et les escapades de notre gentleman cambrioleur sur les toits du château, "Le Château de Cagliostro" est un vrai régal.
De plus, les dessins sont vraiment bien foutues, un peu moins précis que les futures œuvres lyriques du maître, mais adéquat à l'aventure proposée. Miyazaki soigne bien les divers décors du film et notamment le château et ses intérieurs, lorgnant vers le gothique et parfois très typé 80's (notamment avec les lasers) apportant une touche non négligeable au charme de l'oeuvre, bien aidée par une bande originale collant à merveille aux images.
Premier film du maître et première réussite. Loin d'être un Miyazaki mineur mais une aventure riche, marrante, romantique et passionnante de bout en bout, dégageant un charme fou avec des personnages fort sympathiques.