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matt240490
83 abonnés
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3,5
Publiée le 4 janvier 2014
Premier film de Jeff Nichols, lui qui réalisa par la suite Take Shelter et Mud - Sur les rives du Mississippi, Shotgun Stories retrace, comme l'indique le synopsis, la rivalité entre deux groupes de demi-frères, allant jusqu'à une spirale de violence mortelle. Et ce qui plaît avant tout dans ce métrage reste la simplicité de sa réalisation, entre des décors simples filmés au ralenti ou des personnages qui ont tout à exprimer sans le moindre dialogue. Réalisation propre donc, dans laquelle Michael Shannon endosse le premier rôle, véritable tremplin pour sa future carrière. Dommage en revanche que le film n'aille pas au bout des choses, ce qui aurait permis une explosion scénaristique de bonnes idées mais, basé sur le reste de l'histoire, on garde une certaine logique.
Le premier film de Nichols s'inscrit pleinement dans ce que le cinéma indé américain peut faire de mieux. On sent toute l'atmosphère lourde qui rêgne dans cet endroit où un passé douloureux vient brusquement refaire surface. Alors le film est très posé et on a surtout droit à des instants de vie quotidienne. Les moments d'explosions sont à la fois vifs et succints. Les acteurs sont bons, d'ailleurs Michael Shannon confirme encore une fois tout le bien que je pense de lui.
Trois frères, à l'âge adulte, élevés par une mère haineuse et abandonnés par un père alcoolique et violent se rendent à l'enterrement de ce dernier. Face à la deuxième famille, veuve éplorée et quatre fils recueillis, l'aîné crache sa haine. L'enterrement, scène clé du drame, est un bijou d'efficacité. Dès cette séquence, Nichols plante les caractères de ces personnages. Le rôle de chacun se dessine. Comme dans l'ensemble du film, tout est dit en peu de mots, en peu d'images. Jeff Nichols laisse toute la place au silence dans ce monde de taiseux où les regards disent plus que les mots. Il soigne chaque détail jusqu'aux noms de ces personnages : les frères abandonnés et peu aimés portent des prénoms désincarnés (Son, Boy et Kid) et le boulet du village qui revient sans cesse remettre le feu au poudre entraînant la mort se nomme Shampoo.
Nichols évite aussi tout manichéisme. Ces personnages sont loin de la caricature habituelle des habitants des bleds d'Amérique. Ils ne sont ni débiles, ni déshumanisés et, d'un côté comme de l'autre, sont sans cesse partagés entre émotions/pulsions et raison. La description du désir de vengeance et de l'engrenage de la haine ordinaire qui prend à chaque occasion un peu plus d'ampleur n'en est que plus troublante. Et le film est d'autant plus marquant que la violence est montrée à minima.
Raconté ainsi ça peut paraître simple ou nier, mis en scène et filmé par Jeff Nichols c'est juste fin et efficace.
Majestueux, Malickien, majeur. Découverte d'un cinéaste de précision, mêlant l'affecte à l'image et sachant prendre et capturer dans un cadre toute l'essence des sensations et des non dits. Il en résulte un film majeur emplit d'une générosité humaine qui donne à voir d'un autre oeil le cliché de ce que peut être l'amérique profonde...on en ressort touché, ému, pris dans ce tourbillon de lenteur et de "prise de temps" à savoir ce que l'on doit être pour enfin vivre avec soi...Le discours est parfait, dénué de toute prétention et magnifique de beauté reliant l'homme et son entourage...
Premier opus du cinéaste indépendant américain Jeff Nichols, (2007) on a affaire à la fois à une grande réussite thématique et à un des meilleurs films du cinéaste.
Au travers d'un conflit familial entre deux branches d'une même famille unies par le père, Nichols propose rien moins qu' une réflexion sur l'origine du Mal.
Sans doute le titre le moins grand public du metteur en scène, le spectateur est mis à contribution pour interpréter ce qu'on lui montre.
Rien ( ou presque) ne sera dit de façon explicite et on ne peut que se laisser aller aux conjectures.
On peut peut-être suggérer que le rôle des parents du personnage interprété par Michael Shannon ( sa prestation est ici celle que je préfère parmi toutes ses apparitions dans les films de J.Nichols) est primordial dans le conflit qui sera montré.
Rejet des enfants par le père, mère non aimante manipulatrice et distante à l'égard de sa progéniture, critique répétée à l'égard du père de ses enfants qui l'a quittée et de sa nouvelle famille, le cocktail est suffisamment dosé pour produire un effet détonnant qui aura lieu.
Mais pour le cinéaste, la fatalité peut être modifiée par la volonté d'arrêter un processus délétère pour tous les acteurs de cette tragédie.
Le cinéaste souligne la nécessité du changement de cap et propose dans son dernier plan une image du bonheur qui rime avec tranquillité et simplicité.
La suite du travail du cinéaste permet de rattacher "Shogun stories" de " Mud" (2016) dont il est ( selon moi) le plus proche.
Premier film intéressant de la part de Jeff Nichols. Cela me donne encore plus envie d'aller voir Take Shelter au cinéma. Le film propose le genre de scénario qui ne m'intéresse absolument pas, cette histoire de fratrie moi ça me passe un peu au dessus, mais bon, la mise en scène est tellement bonne, soignée, précise, qu'on est happé par le film. Il se dégage quelque chose de très intéressant sur un scénario finalement peu porteur. On en parle comme l'héritier de Malick (?), mouais, faut peut-être voir la suite de sa filmographie avant de dire ça, mais en tout cas c'est un réalisateur à suivre.
Un premier film plein de fragilité et de talent. Michael Shannon offre un jeu des plus émouvants et le confirmera dans leur prochaine collaboration avec Nichols. L'écriture et la mise en scène sont dénuées de fioriture et brut de décoffrage. Un réalisateur à suivre.
D'une beauté visuelle rare et pas sans rappeler Terrence Malick! Un scénario plein de bon sens et de réflexion sur la vengeance et ses conséquences sans jamais créer une complainte de la violence! Une économie de moyen qui donne tout son sens à la mise en scène brillante qui augure le meilleur pour la suite! Michael Shannon... futur oscar du meilleur acteur? Un chef d'oeuvre en somme qui annonce une grande carrière à ce jeune cinéaste!
Ces trois frères sont touchants,ils mènent leur vie cahin caha mais les liens fraternels sont forts,c'est l'essentiel en fait.A côté du thriller,une vie lente et tranquille comme ce que j'ai pu voir dans le centre des USA,et cela a un charme fou,on peut être très heureux avec pas grand-chose,ou plutôt beaucoup,des gens à aimer.
A côté du cinéma hollywoodien et de son artillerie lourde, un cinéma indépendant continue de produire des ouevres infiniment plus intéressantes. Ce film en fait partie. Jeff Nichols a choisi le sud pour nous conter une tragédie familiale. Il excelle à mettre en place une ambiance lourde où le déterminisme semble inscrire les personnages dans une spirale dont ils ne peuvent pas sortir. Il oppose le calme des paysages et le mutisme des personnages à la violence des sentiments. A tout moment on sent que ça va exploser, mais quand et de quelle manière ? Une utilisation judicieuse du hors champ et de l'ellipse nous laissent encore un peu plus dans le doute. La tension va crescendo jusqu'aux limites du supportable.
Pour son premier film Jeff Nichols signe avec "Shotgun Stories" une histoire où la vengeance ne mène à rien et où les personnages en souffrent plus qu'autre chose. Subtilement écrit, filmé et interprété, le film ne tombe jamais dans les pièges de son sujet et les paysages de l'Arkansas ainsi que la musique viennent sublimer le tout et donner l'impression qu'on survole le film, fascinés mais extérieurs aux personnages.
On m'avait assez chaudement conseillé Jeff Nichols, et c'est donc avec curiosité et intérêt que je découvrais Shotgun Stories, coup d'essai prometteur chez cet américain précoce, qui marque par un mélange étonnant de justesse et d'originalité. Des thèmes simples mais universels (la famille, la vengeance et la haine) et un traitement inventif s'imbriquent avec réussite pour constituer une oeuvre équilibrée. Les choix visuels du réalisateur, ceux de plans larges fréquents, donnent l'image d'hommes petits et perdus dans cette spirale de violence. Des angles contemplatifs à la Terrence Malick, des notes de guitare répétées avec un sens du rythme imparable, ainsi qu'une narration lente nappent Shotgun Stories d'une mélancolie qui confine à l'apathie, écho parfait de celle des demi-frères, qui se laissent attirer par elle vers la vengeance et la violence. Le dénouement, qui témoigne d'un joli sens du contre-pied, achève de surprendre et de faire de cette première réalisation un film très abouti, qui présage le meilleur. Intéressant.
Naissance d'un cinéaste qui se fera un nom avec Take Shelter et confirmera avec Mud, ce premier long métrage est bourré de qualité, mise en scène, direction d'acteur, malheureusement le scénario et les dialogues ne suivent pas vraiment. Malgré le manque de rythme, un film l'occasion de voir Michael Shannon dans un autre rôle, toujours aussi bon.
Extremement mou et bien peu d'intérêt, non seulement le film ne raconte pas grand chose mais en plus on s'ennuie vite et fermement. Une histoire faussement original et tristement ordinaire.
Une tragédie shakespearienne à England, à 30 km de Little Rock, dans l'Arkansas, au milieu des champs de coton. L'Amérique des petites gens du sud. 3 frères ont été abandonnés par leur père alcoolique et élevés par leur mère dans la haine de ce dernier. Le père, après s'être arrêté de boire, est devenu, comme GWB, son voisin du Texas, un "bon" chrétien dévot et il a eu 4 autres fils avec une autre femme. A sa mort, les passions se déchainent entre les demi-frères. Jeff Nichols, le réalisateur, est un jeunot de 29 ans, originaire de l'Arkansas. Son film se déroule sur un rythme assez lent, mais très tendu. A 3 ou 4 reprises, la violence se déchaine : intelligemment, le réalisateur ne fait durer ces scènes qu'un temps très court, de l'ordre de la minute. Par ailleurs, il fait chaud, on glandouille, on boit des bières, on essaye de réparer un tracteur, on joue un peu au basket-ball, on parle mariage. Il arrive même qu'on meurt ! Un premier film prometteur.