« Invisible Man » en reprenant le mythe de l’homme invisible (roman de H.G. Wells publié en 1897), avec tout l’imaginaire qui va avec en terme de souvenirs et de « représentations » diverses (si l’on peu le dite ainsi... !), est en tant que réalisation de Leigh Whannell une très bonne « surprise » !
Ce qui relève de l’étonnant et du créatif, tient à ce que cette histoire dépasse les codes du genre horrifique (bien que la peur ne nous quitte pas pour autant), pour se concentrer sur l’état psychologique de cette épouse prise en étau, véritable piège infernal à répétition, et ce depuis son vécu avec ce pervers narcissique, particulièrement manipulateur de mari !
Comme un effet rebond qui ne la quittera pas, Cécilia est vouée à vivre une descente aux enfers et sa prestation pour décrire une folie latente, tient de la performance unique et remarquable, que l’on n’oubliera pas de sitôt de la part de l’actrice Elisabeth Moss !
C’est là franchement que le film marque des points, dans cette course à vouloir se défendre, à essayer de sortir d’un inextricable piège, en se battant contre l’invisible et l’inexpliqué aux yeux des autres...
Cette partie de l’histoire est sans nul doute la plus fascinante quand on considère le peu d’échappatoire possible afin de s’expliquer sur le danger et les menaces que cette femme craint et même subit, sans qu’aucune réelle présence tangible n’apparaisse pour autrui !
Le réalisateur joue donc ici sur du velours que le spectateur seul témoin des faits à l’écran pourra apprécier en tant que rebondissements particulièrement intelligents et hallucinants...
Et l’intrigue sait habilement distiller des moments de tension, juste après une petite accalmie, pour remonter en puissance ensuite, impressionnant !
La qualité de l’image avec ces cadrages fixes et vides sans aucun mouvement, permet également de ressentir l’impact de cet homme tapi et prêt à bondir sans qu’on puisse le distinguer, alors que la musique parfaite nous tient juste en haleine pour accentuer ces effets...
Et quelle incroyable maison à flanc de rocher et vue sur mer, tout à fait en rapport avec la transparence, où les frontières entre intérieur et extérieur sont quasiment bannies, un must pour ce propriétaire lui aussi transparent !
Évidemment, la deuxième phase que l’on ne dévoilera pas pour autant va remettre les pendules à l’heure et permettra quelques scènes bien fichues, tandis que la fin révèlera une autre « Surprise », assez croustillante en terme de retournement imprévu ou... presque pas !
Car ici le fil conducteur, même si on le suit sans en perdre une miette, a tout pour être le plus fin possible pour devenir lui aussi de plus en plus invisible dans sa perception...
Un bon thriller original, maîtrisé et bien construit, où l’étude du genre humain a ici une grande importance et une très bonne « Surprise » encore une fois car ce mot a décidément tout son sens ici, qu’on se le dise...