Il faut reconnaître que le film sait prendre son temps pour distiller une ambiance particulièrement angoissante et pesante, qui vire même à un sentiment d'oppression que l'on peut même ressentir physiquement en tant que spectateur à partir du premier tiers du film. Pour avoir regardé le film le soir à une heure tardive, j'avoue avoir eu du mal à trouver le sommeil après... De ce point de vue là, le film est incontestablement une réussite, avec des jumpscares bien moins prévisibles que dans la plupart des séries B pour prépubères et des scènes destinées à marquer les esprits (celle du restaurant notamment, particulièrement gore et flippante). Rien à redire de ce côté-là encore une fois, le contrat est rempli. Le problème du film est surtout le peu de vraisemblance de son scénario, où les incohérences et illogismes se multiplient (réactions totalement irrationnelles de James, Sydney et Emily face à Cecilia, homme invisible qui semble surtout revêtu de la combinaison d'Iron Man et de la faculté de se téléporter, avec semble-t-il la capacité d'être passe-muraille, inodore, insonore et dispensé de besoins naturels, les réactions générales des personnages qui semblent complètement apathiques et incapables de réagir adéquatement face au danger, cf. la scène "ramboesque" de l'hôpital psychiatrique, etc., etc.), le tout baigné dans une idéologie post-#MeToo assez détestable (el famous "pervers narcissique" bien sûr). Le choix des acteurs est également très critiquable, notamment Elisabeth Moss qui, malgré son bon jeu d'acteur, est peu crédible en tant que femme maltraitée d'un riche magnat industriel. Oliver Jackson-Cohen lui-même, tout comme Michael Dorman, apparaissent aussi comme bien peu charismatiques pour endosser les rôles des méchants de service. Aldis Hodge, quant à lui, semble tout droit sorti d'une série type Arnold et Willy. Bref, un honnête et rafraichissant divertissement, à condition de pas être trop regardant sur le fond.