Le réalisateur de clips vidéos génération MTV and hip hop lol Steppin’ inside signe ici un film faussement sympathique, malheureusement, plus orienté bancable que petite perle névrotique sur-vitaminée et effrontée. Parce que le casting laissait espérer un film d'action comique et stylisé sorti de nul part mais faisant un bras d'honneur au reste de la production aux scènes de flingues au ralenti... Damn! Il en reprend les ingrédients sans rien perturber de ce qui est prévu pour plaire, sans surprendre, ô grand jamais. Déjà vu mille fois.... Pour les oreilles simplement, c'est bande son hip hop rap donc, démarrant à chaque séquence de glorification ou d'action effet matrix ou non... Visuellement ensuite, et c'est le plus gros du gâteau-kebab, le bonhomme met bout à bout tous les types de décors de cartes postales possibles, puis les imparables action-men stéréotypés. Que ce soient le vilain ou les seconds couteaux losers... Pour info risible, le noir du film ne meurt pas, mais il trahit! et, ce qui est égal en effet, et pour éviter de froisser, l'autre noir, lui, est un bon gars, heureux papa d'un nouveau-né, voilà la messe est dite! Enchaînons avec son scénario passe-partout relatant que la CIA ou un dissident redessine les contours géo-politiques armé de bombes high-tech, pourchassé par une bonasse, oups pardon, une fille vengeresse, etc... sans nuance, aucune. Pire, on célèbre mine de rien la justice individuelle, et bien que ce genre de questions soient inhérentes à ce genre de films d'action tout fusils, ici on n'se pose vraisemblablement pas la question, et on se contente de partir en guerre sur fond de musique rap. Visuellement donc, c'est bien l'héritage clipesque du réalisateur qui dérange quand on a un tant soit peu d'estime cinéphile: décors hauts en couleurs, filtres à profusion, flou, contre-champs etc, tout l'attirail du parfait faiseur de hip hip. Pas que ce soit un mal en soi, mais si ça pouvait desservir un scénario et des trouvailles... cela eusse été d'un tout autre acabit... peut-être... En somme, The Losers arrive comme un cheveux dans la soupe, sauf que ce cheveux est tombé de la tête d'un réal consensuel et rangé. Celui-ci cible les teenageurs avides de produits colorés bardés d'une bande son FM et où on ne s'ennuie jamais du montage: on est en pleine cool-attitude. C'est bien, en un sens, j'entends par là que le film divertit mais strictement d'un point du vue visuel, précisément à la manière d'un clip télé qu'on regarde et on ne sait pas trop pourquoi... l'attrait de l'image en tant que telle. C'est bien, mais c'est trop peu. Le film par ailleurs, embrasse des élans supplémentaires dans le consensuel: des corps humains qui explosent à vingt mètres du sol ben euh ça ne disparaît pas comme ça; Evans qui porte un T-shirt rose certes mais on nous dit bien cinq secondes après qu'il trouve bandante une nana... C'est toutes ces incohérences et cette bien-pensance embellies d'un beau paquet-cadeau graphique qui font que The Losers reste (et restera sans aucun doute malgré un deuxième épisode annoncé et annonciateur) un faux film d'action et un faux film comique. Seule la stylisation outrancière plaît à l'oeil mais ça, c'est instinctif chez l'être humain.