Comme beaucoup d'autres avant lui, Jean-Michel Ribes adapte sa propre pièce au cinéma, changeant pour cela naturellement d'acteurs et de quelques situations tout en présentant plusieurs décors plus sophistiqués. L'histoire, elle, reste la même : une journée classique dans un musée qui accueille des visiteurs tous plus déjantés les uns que les autres. On dira déjantés mais en fait, ce sont des visiteurs en somme tout à fait normaux, simplement rendus atypiques face à l'art... Déroutant au premier abord, le film de Jean-Michel Ribes s'avère finalement extrêmement sympathique, peuplé de séquences cocasses et d'un humour noir vraiment désopilant où nous découvrons la face cachée de l'univers muséal. Un directeur phobique des plantes, une famille au sang chaud perdue dans le parking, un ministre qui vient inaugurer le musée, des gardiens mélancoliques ravagés par la beauté de l'art, une femme qui cherche les Kavinksky ou encore une très morbide exposition sous forme de meurtre sauvage... Les personnages et leurs situations sont aussi déstabilisants qu'attachants, peuplant un monde coloré où, comme les protagonistes ou nous autres spectateurs parfois, il est facile de se perdre. On regrettera cependant la mise en scène encore un peu trop théâtrale, Ribes n'arrivant visiblement pas à déterminer la différence entre le théâtre et le cinéma (les personnages de Sulku & Sulki ou encore le jeu de nombreux acteurs, tout simplement...). De plus, certains passages manquent de rythme et de subtilité comme toutes les scènes avec Valérie Lemercier ou encore Urbain Cancelier, qui s'avèrent franchement dispensables. Toutefois, d'autres personnages comme Muriel Robin, Laurent Gamelon, Annie Grégorio ou encore Fabrice Luchini sont sincèrement hilarants. Bref, Musée haut, musée bas est à voir comme une pièce de théâtre filmique, un véritable OFNI intrigant dont témoigne le final complètement barrée et... "surréaliste".