L'art, notion très relative. A une époque où l'art est accessible à tous, voire vulgarisé, MHMB représente la curiosité, la fascination, le plaisir que procure l'art, aussi le respect qu'il force. Il évoque tous les mouvements, sans la moindre logique ni la moindre considération. Parcourant les différentes galeries, passant par la cafétéria, la boutique, Ribes fait un mauvais choix qui lui est fatal : se focaliser davantage sur décor et personnages que sur l'art. Ratage complet : déjà, par absence de talent et d'un style propre ; Ribes emprunte, mime, pastiche ; prend parfois ses airs à la Almodovar dans des décors colorés, ou se prend carrément pour Resnais, croyant que filmer les mêmes acteurs en reformant les mêmes couples et leur faisant débiter des répliques de style mimétique, suffirait pour en capter le talent. Ensuite, le sens qu'il prétend cultiver pour l'auto-dérision ou l'absurde ne suffit pas à décomplexer le ridicule qui fait l'essence de l'œuvre. Comiques de situations, de mots, de répétition, de personnages, tous sont bons pour nourrir une outrancière succession de saynètes inégales, interminables ou fulgurantes, jamais dotées du bon timing qui permettrait de les apprécier et déservant la plupart de leurs acteurs. Ces saynètes aux répliques ultra-lourdes semblent condensées pour masquer la légèreté d'un propos pseudo-intello, sans esprit. Pendant que le spectateur tente de trouver une raison d'être à ce casting éclectique et haut en couleurs, le film se barre dans un décalage qu'il voudrait absurde mais apparaissant totalement fade tant il est hystérique, surréaliste. Le spectateur se retrouve vite comme Muriel Robin recherchant Kandinsky dans ce bordel culturel, à rechercher l'art, le grand, en vain. Pas le moindre éclat, de talent, de rire. Nul besoin de s'affoler comme les visiteurs papillonnants de ce musée, c'est la crise de nerfs qui guette le spectateur. Une lueur de clairvoyance : l'art et la culture sont deux espèces en voie d'extinction !