MEGALOPOLIS. Ou plutôt MEGALOLAND?
C'est vraiment très compliqué de ne pas faire, un peu amèrement le constat que Coppola est certes encore alerte, il sait encore filmer, il sait encore raconter, composer ses plans, mais il ne touche plus le sol, et depuis peut être longtemps.
Ce film est un film totalement hors sol. Artificiel de bout en bout. Des couches d'informations, de dialogues plus ou moins référentiels, des calques d'effets, de montages, de vfx, des images qui prennent toutes du temps à l'analyse.
Il en résulte un gloubi-boulga de choses assez indigestes et clairement artificielles.
Je suis un grand amateur de fantastique et de science-fiction, et je ne devrais pas alors être choqué par l'artificialité de la chose. Mais le problème ici c'est que tout est artificiel et même les situations, les rencontres, les relations et les tensions entre les personnages.
Tous les éléments sont là dans ce qui pourrait être une révision d'une pièce shakespearienne, mais même là ça ne marche pas. L'on n'es pas ému, pas émerveillé. L'on reste à distance, tel ce peuple, cette foule impersonnelle que Coppola montre toujours comme une masse bruyante et sales, des gens qui vocifère et sont quasiment des gueux. La condescendance de l'ensemble fait tache.
Car il faudrait alors s'émerveiller de ces gens extraordinaires, riches et quasi demi-dieux dans cette fresque décadente.
Une histoire dont on fait sans cesse le parallèle avec la vie de son réalisateur, et comment ne pas penser au décès récent de son épouse. Mais voilà, ici Coppola n'arrive pas à faire exister l'histoire d'amour, ni celle passée, ni celle présente, et le spectateur ne peut alors pas se raccrocher à quoi que ce soit pour apprécier ce spectacle qui je l'ai déjà dit, est si artificiel.
Coppola égratigne hollywood, les critiques, la politique et les médias, il s'en prend à sa famille et nous fait bien sentir qu'il n'aime pas Cage (pauvre Nick) mais oublie de se regarder lui même.
Donneur de leçon, trop occupé sans doute par le fait de vouloir paraitre, de vouloir étaler le fait qu'il a lu des livres, qu'ils parle quelques mots de latin et qu'il peut citer des philosophes.
Mais sa culture n'est pas un signe ici qui va forcément de paire avec une humanité bienveillante.
Par ailleurs il dresse un portrait assez particulier des femmes, qui sont soit des muses et des saintes sans réelles consistances, soit des mangeuses de diamants ou des idoles "invisibles".
Ici l'homme (Cesar/Coppola) se prend pour un visionnaire, mais ne propose qu'une Utopie.
Son héro est immortel, de même que les riches qu'il côtoie, et il offre au monde après une histoire d'amour dans laquelle l'on ne croit pas, un avenir, une idée du futur, un rêve incarné par un bébé du nom de Francis.
(et que vive la contre plongée...pauvre masse laborieuse. La trinité et l’œil de dieu vous observe et décide pour vous).