Spike Lee aime se diversifier, il nous l’a maintes fois prouvé, que ce soit avec son biopic sur le leader noir américain dans Malcolm X (1993), son œuvre trash sur la journée d’un dealer avec La 25e heure (2003) ou dernièrement avec son film de braquage avec Inside Man (2006), cette fois-ci, il change de registre et voit grand, trop grand même, car il se retrouve dépassé avec son adaptation du roman de James McBride (scénariste sur ce film), intitulé Buffalo Soldiers. Ce nom ne vous dis peut être rien, il s’agit du premier bataillon entièrement constitué d'hommes de couleur. On les retrouve en Italie, en pleine Seconde Guerre Mondiale, devant faire face aux allemands, ils doivent aussi tout mettre en œuvre pour protéger les italiens, dans ce petit village nommé Santa-Anna.
Si le début du film s’avère incompréhensible, le brouillard aura tendance a se dissiper après vingt bonnes minutes de patience, après une incursion dans les années 80, on se retrouve au cœur du conflit, en 1944, aux côtés de ses soldats.
Ce que l’on pourra reprocher au film dans un premier temps, c’est le très grand nombre de figurants ou acteurs de second plan, entre les américains, les allemands et les italiens, on a tendance à se perdre. Le scénario ayant en plus de cela quelques difficultés à se mettre en route avant de brusquer violement du côté du mysticisme, de la foi et de l'amitié (entre un soldat et un enfant). Flirtant avec le hors sujet, on a l’impression que le conflit s’estompe pour faire place à cette relation étrange qui vient de naître entre ses deux derniers personnages.
Sans oublier le racisme, très présent au cœur du film, Spike Lee n’y va pas par quatre chemins, au risque d’en faire trop !
D’une durée de deux heures trente, le film ne parvient pas à captiver durant toute sa longueur, néanmoins, le jeu de certains acteurs, les magnifiques décors naturels et les excellentes scènes de fusillades, parviennent à nous tenir en haleine jusqu’au générique de fin.