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norman06
351 abonnés
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3,0
Publiée le 20 mars 2011
Une dramaturgie bien maîtrisée pour cette œuvre qui évite les écueils du théâtre filmé. Sans doute Marc Durain n’a pas encore la griffe d’un grand cinéaste mais la force de certaines séquences (notamment les longs travellings dans les couloirs du Kremlin) est plus que prometteuse. Impeccable trio d’acteurs.
1952 à Moscou, une jeune médecin, pratiquant le magnétisme contre la volonté du régime, est appelé à son insu au chevet de Staline mourrant. Ce dernier vient de se débarrasser de ses médecins personnels, craint le complot et s’en remet à cette jeune femme qui doit garder cette collaboration secrète. En sous main, Staline la manipule et s’immisce dans sa vie de couple jusqu’à la rupture conjugale. Ce film , par la petite histoire, met le doigt sur les mécanismes de terreur et de destruction psychologique des régimes totalitaires. Effroyable de constater comment l’individu n’est rien dans la main du monstre : aucune liberté de choix n’est possible pour cette jeune médecin qui doit se contenter de subir afin de sauver sa vie et celle de son mari. Dussolier campe un Staline froid et manipulateur avec beaucoup de finesse ; sa composition seule mérite de voir le film. Le jeune couple est déjà moins crédible. On a beaucoup de difficultés à ressentir de l’empathie.
La dernière année de sa vie, Staline fait appeler une femme médecin magnétiseur. D’après le livre qu’il a écrit, Dugain décrit la vie de cette femme contrainte au secret, et il dresse par la même occasion un portrait du petit père des peuples. Sujet original donc, film intimiste, sans effets spéciaux, sans scènes de violence, sans tortionnaires visibles, centré sur les relations de cette femme avec son mari, ses collègues, et le dictateur. Et cela suffit à faire partager l’angoisse qui devait régner alors, à imaginer les méfaits perpétrés derrière les hautes façades lisses de certains bâtiments officiels de Moscou ; le Staline intime que découvre ce médecin, pour ordinaire qu’il soit, n’en est pas moins effrayant. Pareille film ne pouvait être réussi que si les comédiens avaient la crédibilité nécessaire, et ils l’ont. Marina Hands joue tout en retenue, devenant par là-même bouleversante, prise qu’elle est dans un piège sans issue honorable. Dussolier, méconnaissable, campe un Staline patelin, calme, manipulateur égal à lui-même malgré la fin de vie qu’il sent proche. La transformation physique de l’acteur est telle que le réalisateur a osé mettre en continuité sa supposée agonie avec des extraits d’actualités montrant les funérailles réelles de Staline. Une production à l’approche originale, une dénonciation latérale mais efficace de la dictature, et la découverte d’un réalisateur qui pourrait encore étonner.
Marc Dugain a plutôt réussi son pari, faire vivre Staline à l'écran en montrant sa cruauté sans tomber dans la caricature. André Dussolier incarne le dictateur avec conviction. Sa froideur, sa dureté, son côté manipulateur transparaissent bien à travers son apparente bonhommie. Marina Hands campe avec talent une magnétiseuse qui comprend le danger mais n'est pas en mesure de refuser la proposition de Staline. Les aberrations du système soviétique sont bien rendues : flicage généralisé de la population, menace et terreur omniprésentes, suspicion à l'encontre de tout comportement "déviant", y compris une manifestation de joie un peu trop bruyante... Toutefois, le film aurait selon moi pu être meilleur. La mise en scène est très classique, sans grande inventivité, la photo assez sombre durant tout le film, le rythme trop lent à mon goût. Les personnages secondaires sont parfois caricaturaux (le chef de service gros et libidineux...). Edouard Baer ne m'a pas convaincu dans la première partie, mais sur la fin, j'ai réussi à oublier le comique et à le voir comme un véritable personnage du film. Pour conclure, l'ensemble reste bon et à voir.
La prestation de Monsieur Dussollier est impressionnante. Il était déjà un très grand acteur mais avec ce rôle il entre dans le panthéon des plus grands acteurs français! Marina Hands et Edouard Baer sont parfaits et émouvants.
Cette tragique histoire est une plongée dans le système a broyer stalinien. Au coeur du régime, dans l'intimité même du tyran, on y voit sa "logique" froide et implacable à l'oeuvre. A l'article de la mort, (sans doute pour se sentir encore vivant !) il signait des ordres d'exécutions, de purges et de pogroms. La performance de ce film, dans toute sa reserve et sa sobriété est qu'il nous jette l'horreur du système soviétique en plein visage. Communistes s'abstenir.
Plus que toute autre chose, de ce film, c'est l'interprétation d'André Dussollier que je retiendrais. Je n'ai pas connu Staline (ah bon?!) mais de ce que j'ai pu en lire, il me semble que Dussollier s'est fendu d'une prestation tout à fait remarquable. On comprend un peu mieux le personnage que fut Staline. Un point toutefois que je regrette profondément, le choix de la VF. Il est des fois ou cela ne s'impose pas, mais selon moi, entendre Staline (André Dussollier) parler russe aurait donné au film ce petit plus qui lui manque. L'idée est bonne, mais Marc Dugain n'ose pas assez (premier film oblige?). Un début très prometteur.
Un long métrage très bien interprété qui rend bien l'aspect monstrueux du tyran Staline (formidable André Dussolier). Néanmoins le film est vraiment mou et ennuyeux, tout le monde n'a pas le talent du réalisateur de "la vie des autres".
Un peu long avant que le film ne démarre mais une fois qu'elle doit s'occuper de Staline on garde son souffle. Homme très impressionnant et chaque rôle est très bien interprêté par les acteurs. J'ai beaucoup aimé ce film.
AArrrgh... Comment peut-on râté un tel sujet si riche et si intéressant ?! Dussolier est parfait en Staline mourant, Edouard Baer par contre ne semble pas du tout à l'aise dans ce registre. On regrette le si peu de cas des seconds rôles qui ont pourtant des potentiels forts. On pense. On sent que Dugain lorgne sur le chef d'oeuvre "La vie des autres" mais sans retrouver la force dramatique et les terribles enjeux... Pour l'émotion il n'y a bien que Marina Hands tant la mise en scène est plate et sans créativité. Le pire reste les face à face stériles entre Staline et sa soigneuse, un bon mot de Staline avant qu'il s'endorme et puis plus rien... On ne peut pas dire que les scénaristes aient eu beaucoup d'idées ! Un énorme potentiel que cette histoire ; des seconds rôles plus présents, des rencontres plus fortes avec Staline et un remplaçant pour Baer le film aurait déjà gagner beaucoup. Dommage.
Le célèbre romancier Marc Dugain adapte son roman éponyme « Une exécution ordinaire » et signe alors son premier film. Il met en scène dans une Russie d'après guerre toujours sous la coupe de Staline une histoire dramatique qui questionne sur la fin de la vie du régime stalinien. En effet, une jeune médecin et magnétiseur, Anna, est approchée par le petit père du peuple pour soulager ses intolérables douleurs. Elle est alors tiraillée entre son mari et sa patrie ou plutôt la peur de l'exécution. On plonge alors dans la psychologie d'un Staline vieillissant et proche de sa mort. La Russie est alors moins aveugle avec une population obéissante mais en proie au doute. Dugain montre également la dureté continuelle du régime qui dure même dans les années 50. La direction d'acteurs est excellente et semble vouloir être intimiste en privilégiant les duos ou la solitude, André Dussolier est magistral et méconnaissable en tyran stalinien mais il est mis au second plan par la performance sublime de Marina Hands qui amplifie la tension et le doute qui entoure le film. De plus, Marc Dugain choisit une sorte de caméra-spectateur, c'est à dire que la caméra bouge comme un homme et laisse alors croire au spectateur qu'il est un acteur impuissant du récit. Ce drame fin et subtil bien que romancer et pas historique s'inscrit dans un profond réalisme, les paysages d'une Russie hivernal son sublimé par une photographie un peu terne et sombre renforçant l'idée de cloisonnement nécessaire à la montée du trouble qui connaît une apothéose lors de la scène d'attente de Hands. Marc Dugain signe un admirable premier film qui ne subit que une lenteur calculée mais sensible pour le spectateur. Mais le récit gomme tout les petits défauts et permet au film de prendre un ampleur presque historique et permet de mieux comprendre une partie sombre de l'histoire de la Russie. Une réussite qui suscite le regard !
Ce film m'a mise en colère. C'est Staline vu de la fenêtre des salons littéraires parisiens. Un film en joli carton pâte où même les personnages le sont.... en carton. Même pas un brin d'âme slave sauf dans l'unique réplique du gardien qui s'inquiète pour la pauvre infirmière qui a perdu l'appétit. Je ne me suis pas ennuyée, je me suis énervée et encore plus quand j'ai entendu les critiques élogieuses au "Masque et la plume" sur France Inter ! Je ne félicite que la maquilleuse pour le visage de Staline, confondant !
Plutôt pas mal, la perversité de Staline montrée en toute simplicité en revanche on aurait aimé un peu plus de variation dans le jeu de Marina Hands et dans le scénario, cela devient un peu lourd au bout d'un moment.