A quoi sert de changer le titre pour la version française, si c’est pour le garder en anglais ? Le titre original, "Last chance Harvey", indiquait que l’histoire allait se centrer principalement sur ce dénommé Harvey. Ce n’est pas faux, ceci dit. Sous le titre de "Last chance for love"*, nous savons que nous allons assister à une love story, avant même de commencer à visionner ce film. La surprise est donc tuée dans l’œuf et enlève du même coup tout le charme de cette rencontre entre deux personnes que rien ne prédisposait à se trouver, puisque lui est un citoyen américain, et elle britannique. Je suppose que le plus gros défaut réside dans le titre, quand bien même je perçois un autre défaut dans ces nombreux allers-retours entre les deux personnages phares. Ils ont un peu pénibles, et on finit par croire à un moment qu’ils sont sans le savoir dans la même soirée. Malgré tout, nous avons affaire à une intrigue gentillette, qui se suit plutôt agréablement, avec un léger sourire approbateur qui se dessine aux coins des lèvres. Rien d’exceptionnel donc. Pourtant, on ne peut pas dire que Dustin Hoffman et Emma Thompson ne sont pas convaincants, car ils rendent une très bonne copie, pour ne pas dire parfaite, et nous offrent quelques belles épreuves photographiques. Sans eux, il y a de grande chance pour que cette love story soit bien fade. Ici, Emma Thompson illumine l’écran de son sourire radieux. On ne peut donc pas trouver cette histoire sentimentale mauvaise, notamment pour les jolis cœurs en quête ou non du grand amour et de la (enfin) vraie vie. Mais la façon dont le sujet a été traité, en complément du pauvre titre, il n’y a guère de place pour de vraies surprises. Oh il y a bien une ou deux petites choses qui interpellent
, comme le fait que personne ne daigne venir accueillir Harvey lors de son arrivée à Londres, ou pire encore, le fait que Suzanne ait choisi son beau-père et non son père pour la mener à son fiancé pour la cérémonie nuptiale
. Cependant, compte tenu de cette absence de surprise, il n’y a pas de quoi pavoiser de bonheur devant ce film à l’ensemble prévisible, et qui ne laissera pas vraiment de souvenir impérissable. Aussi j’ai envie de dire "dernière chance à Joel Hopkins", le réalisateur.