Amour et espionnage, on pense à Hitchcock. Aux « enchaînés » notamment. Mais c’est une vision plus large avec le terrorisme à l’échelle de la planète, une sorte d’inquiétudes devant ces terroristes qui peuvent exploser à tout moment, comme si le danger était partout, et surtout frappait au hasard. Géraldine Pailhas est une belle actrice, comme Ingrid Bergman pouvait l’être, et toutes les héroïnes des films d’Hitchcock. Guillaume Canet ne va à mon avis pas au bout de son rôle de « chien fou », même si il prend des initiatives qui sont désapprouvés par le MI5. Dans ce chaos qu’est devenu le monde, où la mort peut frapper tout le monde, reste l’amour, fugitif, pas un amour éternel, mais une passion brève et profonde,… Dès le début du film, le réalisateur fait perdre tout repère à son personnage Vincent, et cette perte de repère est la clé du film, qui construit une vision du monde où le destin de chacun peut s’écrouler, et renaître ailleurs, se reconsidérer, se recalculer, espion(s) comme Nikita de Luc Besson c’est une sorte de renaissance mais pour endosser une identité nouvelle sous contrôle : question du libre arbitre, les époux Burton sont mystérieux, qu’est ce qui les lie, on s’accroche comme on peut. Sinon le film peut paraître lisse, les dialogues sont minimalistes, et le plan final où Claire et Vincent croisent leur regard, séparé par une vitre dans un aéroport, ce n’est pas un happy end, ils ne leur restent plus rien, un couple improbable,… Et pourquoi le titre espion(s) ?