Vincent est bagagiste à Roissy, et avec un de ses potes il se sert dans les valises, une montre par ci, un blackberry par là... Jusqu'au jour où un "flacon de parfum", sorti d'une valise diplomatique syrienne, explose en tuant le pote. Vincent a un passif: diplômé de Sciences Po, il s'est fait éjecter de la carrière dès son premier poste où il vendait des visas trafiqués. Vincent n'est pas sympathique. Mais rassurez vous, comme c'est Guillaume Canet, à qui la maturité va bien -il va le devenir, à la fin du film. Il a vu les hommes qui sont allés retirer la valise, et donc la DST, représentée par Hippolyte Girardot, [encore un qui prend de bouteille, fini le temps des gentils baba cools...] va l'employer, sans lui laisser le choix, à collaborer à Londres avec le MI5, tenter d'identifier les deux individus, et accessoirement séduire la femme d'un homme d'affaires londonien qui semble être au coeur des évènements. Voyez comme c'est plausible... à peu près comme le synopsis du récent « Secret Defense ». Cette femme, c'est Géraldine Pailhas, à qui la maturité sied aussi, et qui interprète remarquablement cette personne un peu triste, un peu perdue, et qui donc, pourra être séduite...
A partir de là, le jeune Nicolas Saada a cuisiné un bon thriller, excellents acteurs, scénario compréhensible, ce qui n'est pas toujours le cas des films d'espionnage ou de terrorisme. On ne se relèverait pas la nuit -mais c'est bien.
Mention spéciale à celui (mais qui?) qui a choisi pour les toutes dernières minutes du film, cet adieu muet entre deux personnes qui auraient pu s'aimer si elles s'étaient rencontrées en d'autres circonstances, une sublime musique de Benjamin Britten.