Un village, un fermier et sa femme, un cheval, un facteur, une prof de musique, une directrice de conservatoire, un indien et un cow-boy enchaînant conneries sur conneries, un sergent et de drôles de créatures entre chauves-souris, canard et poisson qui volent les murs de la maison que Cheval reconstruit chaque nuit. Voilà ce qui constitue le décor de ce film complètement déjanté, construit uniquement avec des jouets pour enfants. C'est novateur, c'est le moins qu'on puisse dire. C'est souvent drôle aussi. Les voix sont tout aussi déjantées que la technique utilisée. Bouli Lanners, Jeanne Balibar et Benoît Poelvoorde, entre-autres, ont vraiment l'air de s'être éclatés dans ce délire total. La notion de proportion est complètement out of the délire. Il y a beaucoup de créativité, les réalisateurs se sont lancés dans un trip visuel absolument cosmique. Les idées sont souvent très originales, il y a du suspens, de l'action, de l'aventure, vue du côté de l'enfance. En fait, c'est une véritable lettre d'amour à l'imaginaire enfantin. Et le délire est bien fourni, ça, oui... Tout est décalé. Sauf que voilà, c'est bien beau tout ça, mais un quart d'heure. Parce que ça devient tout de même lourd assez vite. Si les idées sont belles et bien présentes tout au long du film, le style s'alourdit d'images en images, si bien qu'on est presque soulagés quand ça se termine. Les voix, de même, sont marrantes et sympas au début mais deviennent lourdes et trop appuyées assez vite (particulièrement celle de Benoît Poelvoorde). La musique n'est pas bonne, le scénario s'allonge et s'allonge sans cesse. On se demande comment on va bien pouvoir sortir de ce foutoir. Et ce qui était drôle au départ devient peu à peu trop incongru pour être drôle. On le sent au niveau de la salle, les rires se font moins forts, plus rares, moins forts... Mais bon, la fin est très bonne, et on retiendra quand même tout plein d'idées et de fantaisies, dans un film sincèrement novateur et tout de même drôle...